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Histoires

« Ça a marqué ma  vie » est la phrase qui est revenue dans toutes les conversations que j’ai eues concernant le camp du Lac Simon, qui fête ses 64 ans cette année. Née des jésuites, la Compagnie est encore pour cette œuvre « les racines et le coeur », selon André « DD » Courchesne, directeur du camp.  

Le principe du camp est de mettre en contact des moniteurs bénévoles du collège Jean-de-Brébeuf, souvent aisés, et des jeunes de 9-15 ans défavorisés, « qui n’ont pas eu la vie facile » de Pointe-Sainte-Charles (Montréal). Plusieurs, par exemple, vivent dans des familles monoparentales, ne sont jamais sortis de Montréal ou n’ont pas un accès facile aux activités culturelles.  

Enryck Arbour

Plusieurs acteurs du Lac Simon ont accepté de partager leur expérience du camp. EnryckArbour del Vecchio, qui a été campeur 4 ans, est toujours aux études et aimerait, entre autres, faire une technique ambulancière. Mathieu Floriot, ancien campeur puis bénévole au camp, en est désormais un des directeurs. Lucas Wise et Simon Guertin, tous deux étudiants à l’université, ont été moniteurs plusieurs années.  

Toutes les entrevues ont été faites séparément et pourtant certaines réponses sont presque reprises mot pour mot ! En résumé, le camp ne change pas le monde au complet, mais le fait avancer à grandeur humaine.  

Les nuages roses ne sont pas donnés à tout le monde 

Après plus de 60 ans d’activité et un contexte différent, le camp est-il toujours pertinent ? La réponse de M. Courchesne n’a pas tardé. « Aujourd’hui, le camp est plus pertinent que jamais. En 2020, les gens ont des médias électroniques et moins de moments d’introspection. Au camp il n’y pas d’électronique, mais des moments de pause. On se reconnecte avec qui on est et avec la nature aussi. » Et de poursuivre avec cet exemple frappant mettant en scène un ancien moniteur de Brébeuf et un jeune campeur après une activité sur la plage. 

« Le groupe s’en va et un des campeurs refuse de partir. Le moniteur insiste et le petit gars dit : ‘Ben non, regarde, on va rester ici, c’est tellement beau’. Le moniteur demande : ‘Tu regardes quoi ?’. Le jeune dit ‘ÇA’, et il fait juste un geste vers le lac, le ciel. Pour lui c’était la première fois, il était en contemplation. Ça a profondément ébranlé le moniteur, je le cite : ‘Ce jour-là, j’ai réalisé que les nuages roses ce n’est pas donné à tout le monde.’ »  

Selon l’expérience de « DD », le camp est important, ne serait-ce que pour éveiller chez les enfants accompagnés l’espérance qu’il y a quelque de chose de mieux qu’une ruelle ou pour faire prendre conscience à des élèves de Brébeuf qu’il y a une autre réalité sociale. Il apprend à tous à devenir meilleurs avec l’autre. « On ne change pas le monde avec le Lac Simon mais c’est deux semaines que les campeurs apprécient beaucoup », rajoute M. Guertin. 

Impact sur les campeurs 

Mathieu Floriot  est un exemple marquant de l’impact du Lac Simon. « Comme campeur, l’expérience globale du camp où on apprend à se dépasser, c’est quelque chose qui m’a beaucoup aidé dans ma vie. La première année comme adulte où j’ai pu retourner au camp avec les jeunes, me remémorer ce que j’avais vécu, ç’a été très émouvant, je dois avouer. Le camp va toujours faire partie de ce que je suis. »  

Pour EnryckArbourdel Vecchio, les plus beaux moments du camp étaient les regroupements. « Au lac, tout le monde est au même niveau. Au camp c’est juste ‘wow’ parce que c’est se déconnecter du monde pendant 2 semaines, avec des bonnes personnes. Tu te découvres toi-même parce que tu as le temps d’y penser, parce qu’on n’a pas besoin de se préoccuper de rien, on va là pour s’amuser 

Impact sur les moniteurs 

L’expérience contemplative et relationnelle du Lac Simon change la façon dont les personnes impliquées voient le monde et, parfois, les choix qu’elles font. Et pas seulement les campeurs, mais aussi les moniteurs.  

Alors que Simon Guertin y allait pour le plaisir, il s’est rendu compte de l’ampleur de ce que le camp pouvait lui apporter et de son propre apport aux campeurs.  

« L’expérience au camp, ça a complètement changé ma vie, surtout dans mon domaine d’étude [il est maintenant étudiant en psychoéducation]. J’étais à Brébeuf et mon plan était d’aller en business aux HEC. Rendu au camp, j’ai eu une révélation des inégalités sociales et à quel point moi j’ai été chanceux. Ça m’a choqué et depuis, ma mission, c’est de réduire le niveau de ces inégalités. »  

Le Lac Simon a aussi eu un impact sur la carrière de M. Wise. « Pendant mon séjour au Lac, j’ai développé une éthique de travail et une persévérance, qui m’accompagnent aujourd’hui à l’école et à mon travail. Mes deux années comme cuistot ont grandement contribué à ma passion pour toutes ce qui est « food», sujet de ma maîtrise. Je cherche à trouver des moyens chimiques innovateurs pour éviter/réduire le gaspillage alimentaire, ce qui est promu au Lac. » 

Un camp tissé serré 

« Un moment spécial, c’est quand un vieux campeur à sa dernière journée, est venu me serrer dans ses bras en pleurant. » Ce témoignage de M. Guertin met en lumière les liens qui se forment durant le camp et qui souvent perdurent des années. André Courchesne par exemple connaît un campeur depuis 1979-80, et c’est aujourd’hui un de ses meilleurs amis. « C’est important aussi de comprendre que quand tu tends la main à un de ces jeunes-là, tu n’as plus le droit de l’enlever. »  

M. Arbourdel Vecchio confirme : « Chaque année, c’était le fun de retrouver les moniteurs. Même aujourd’hui je vois encore des moniteurs et DD. Ce n’était pas juste un simple camp de deux semaines, ce sont des personnes qui vont rester dans mon cœur le reste de ma vie et que je vais continuer de voir, qui m’apportent juste du positif dans ma vie, qui me soutiennent.»  

Ce soutien s’exprime aussi pour les moniteurs, comme Lucas Wise, qui se rappelle avoir reçu un « soutien incroyable par la communauté du Lac lors de mon départ, quand les choses sont devenues difficiles pour moi. Il est impossible pour moi d’exprimer à quel point j’apprécie ce support, encore à ce jour. »

 

Terminons par un conseil d’EnryckArbourdel Vecchio à l’intention des jeunes : « Il ne faut pas avoir peur d’essayer de nouvelles choses. La première fois, j’avais vraiment peur d’aller au camp, mais je l’aurais regretté. De nouvelles choses, ça peut t’amener du positif dans la vie. Le camp a changé ma manière de penser, ma manière d’agir. » 

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