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Histoires

Le Christus Vivit a vivement résonné dans plusieurs communautés à travers le monde. Qu’en est-il des Jésuites du Canada? Leonard Altilia SJ et John O’Brien SJ, qui font partie de la Comission éducation des jeunes, ont gracieusement accepté de nous livrer leurs commentaires sur l’exhortation apostolique du pape, sous un angle jésuite et canadien.

Dieu est amour

Je veux dire d’abord à chacun la première vérité : “Dieu t’aime” – Christus Vivit

L’exhortation est plutôt longue (299 paragraphes!) et touche à divers thèmes. Quel serait le plus important selon les deux jésuites? Leur réponse est unanime. L’amour par Dieu et l’amour de Dieu. « Connaître Dieu c’est l’aimer et aimer Dieu c’est le servir », de dire le P. O’Brien. Baignés dans cet amour, les jeunes sont invités à transformer le monde.

Pour ce faire, les deux jésuites proposent aux jeunes Canadiens de pratiquer le discernement, soit le fait, selon les mots du pape, « d’entrevoir le mystère du projet unique et inimitable que Dieu a pour chacun. » Cette pratique est essentielle à la fois pour retrouver le silence dans le monde hyperconnecté, pour éviter de s’égarer, pour écouter le Seigneur, et pour pouvoir se pencher sur les autres.

Rejoindre une nouvelle génération

A vous tous, jeunes chrétiens, j’écris avec affection cette Exhortation apostolique, c’est-à-dire une lettre qui rappelle certaines convictions de foi et qui, en même temps, encourage à grandir en sainteté et dans l’engagement de sa propre vocation – Christus Vivit

Altilia et O’Brien soulignent que le Christus Vivit s’inscrit parfaitement dans le cadre des nouvelles préférences apostoliques de la Société de Jésus. « Toute l’exhortation est profondément enracinée dans les Exercices spirituels de St. Ignace », souligne d’ailleurs le P. Altilia.

Le lien le plus évident avec les préférences apostoliques est simplement cette adresse aux jeunes, cette emphase sur la pastorale de la jeunesse. Le pape veut unir les jeunes au-delà de leurs différences pour trouver ce qui est le plus «efficace pour communiquer la joie de l’Evangile.» Comment? Entre autres en trouvant de nouvelles manières d’amener à une nouvelle génération le kérygme – l’expérience fondatrice de la rencontre avec Dieu par le Christ mort et ressuscité – afin qu’elle puisse l’incarner. Ce qui nous amène au prochain point, à savoir l’application concrète du Christus Vivit chez les jeunes Canadiens.

Un appel à l’ouverture et à l’écoute

Dans ce contexte, au sein de nos institutions, nous avons besoin d’offrir aux jeunes leurs propres lieux, qu’ils puissent aménager à leur goût, et où ils puissent entrer et sortir librement, des lieux qui les accueillent et où ils puissent se rendre spontanément et avec confiance à la rencontre d’autres jeunes, tant dans les moments de souffrance ou de lassitude, que dans les moments où ils désirent célébrer leurs joies. – Christus Vivit

Pour le P.O’Brien, si la plupart des besoins physiques des jeunes canadiens sont comblés, leur faim spirituelle est immense. L’exhortation apostolique qui s’adresse spécifiquement à eux répond donc à un besoin des jeunes d’ici, ce sont les mots d’un père qui viennent du coeur. Des mots encourageants, réconfortants et stimulants. Mais, explique le P. Altilia avec franchise, peu d’entre eux vont la lire, ou même savoir que le pape s’est adressé à eux.

C’est donc à l’Église du Canada de leur apporter le message du Christus Vivit et de leur fournir des espaces sécuritaires, comme les écoles catholiques ou les centres de pastorales, où ils pourront en discuter. Dans ces environnements, l’écoute respectueuse doit dominer – tant pour les animateurs, les jeunes que leurs aînés. En effet, le pape appelle à ne pas créer de rupture entre les générations, à ne pas abandonner la sagesse des aînés. Selon le P. O’Brien, les communautés autochtones et les nouvelles communautés d’immigrants auraient d’ailleurs beaucoup à nous apprendre sur l’enrichissement intergénérationnel.

C’est dans ces conditions d’écoute que l’Esprit saint pourra inspirer les participants. Et le P. Altilia est très optimiste. Selon son expérience, « lorsqu’ils sont animés par l’Esprit, les jeunes apportent toute leur énergie, leur idéalisme et leur passion dans la lutte pour la justice. »

Le pape souligne aussi d’autres opportunités à développer pour la croissance et l’ouverture de la foi chez les jeunes, de la prière contemplative aux arts en passant par le sport, le contact avec la nature et la pastorale populaire.

En plus de la pastorale habituelle accomplie par les paroisses et les mouvements, selon des programmes déterminés, il est très important de susciter une “pastorale populaire des jeunes”, qui ait un autre style, d’autres temps, un autre rythme, une autre méthode. Elle consiste en une pastorale plus ample et plus flexible qui stimule, dans les différents lieux où les jeunes se déplacent, ces leaderships naturels et ces charismes que l’Esprit Saint a déjà semés en eux. Il s’agit avant tout de ne pas mettre autant d’obstacles, de normes, de contrôles et de cadres obligatoires à ces jeunes croyants qui sont des leaders naturels dans les quartiers et dans différents milieux. – Christus Vivit

Tant de manières, donc, pour « accompagner [les jeunes] et les stimuler, en faisant un peu plus confiance au génie de l’Esprit saint qui agit comme il veut », que l’on peut développer ici, au Canada.

 

 

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