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Histoires

Les 19 et 20 octobre dernier, j’ai participé à une réunion du Cercle Guadalupe. J’y ai fait l’expérience de certains mystères du Royaume de Dieu.

Inspiré par la Commission de vérité et réconciliation du Canada et créé en décembre 2016, le Cercle Notre-Dame de Guadalupe est une coalition de dirigeants autochtones et non autochtones (colons) catholiques. Ses membres représentent des associations de fidèles catholiques, des instituts religieux et les évêques. Nous nous réunissons dans le but de promouvoir de meilleures relations et une meilleure compréhension entre les populations et les spiritualités catholiques et autochtones, et d’abord aussi bien sûr entre nous.

À notre dernière réunion, nous avons fait une expérience importante qui illustre bien, à mon avis, la nature du partenariat que vivent les membres autochtones et non autochtones du Corps du Christ. Engagés ensemble dans un discernement spirituel, nous cherchions à approfondir notre expérience de la mission afin de planifier ensuite de meilleures initiatives. En cours de route, nous avons pris conscience que lorsque nous nous concentrons sur Jésus plutôt que sur nos inquiétudes au sujet de l’Église, et lorsque nous nous parlons et nous écoutons les uns les autres de manière accueillante et sans passer de jugement, nous faisons une expérience de communion, d’énergie et d’espérance. Dans le passé, lorsque nous avons surtout réfléchi à nos préoccupations quant aux relations entre l’Église et les autochtones, nos voix se fracturaient, nos esprits divergeaient, notre énergie fondait. Cette nouvelle approche ne supprime pas les problèmes, mais ils deviennent désormais des défis à relever et non plus des facteurs de dépression.

À quels types d’actions ou d’engagements cette expérience nous mènera-t-elle? Nous avons notamment décidé de vivre davantage de rituels autochtones pour voir comment ils disposent nos esprits et nos cœurs à une plus grande communion à Jésus-Christ présent parmi nous, et pour réfléchir à la façon dont ils pourraient s’intégrer à la liturgie catholique. Nous serons les sujets de cette expérience. Nous avons également décidé que lorsque l’un ou l’autre d’entre nous serait invité à parler des relations entre l’Église et les autochtones, nous nous efforcerions d’intervenir deux par deux (une personne autochtone et une personne non autochtone, de préférence).

Dans sa lettre aux Éphésiens, Paul explique que le Christ crucifié et ressuscité réunit les Juifs et les Gentils dans une nouvelle communion. J’estime qu’au sein du Cercle de Guadalupe nous avons commencé à vivre une grâce analogue. Une partie de notre apprentissage consiste cependant à nous préparer à recevoir cette grâce. Pour l’accueillir, en effet, nous devons être prêts à dire et à entendre la vérité telle que les gens l’ont vécue. Il est dit que la vérité nous rendra libres, mais elle commence par nous rendre misérables. C’est un fait.  Une fois traversée cette misère effrayante, la liberté nouvelle vaut bien la traversée périlleuse, car nous ne sommes pas seulement libérés des abus de pouvoir, de la peur et de l’aveuglement : nous accédons à une nouvelle forme de liberté, une liberté partagée avec de nouveaux frères et de nouvelles sœurs. C’est la grâce de la réconciliation et de la décolonisation, mais elle ne s’accomplira pas du jour au lendemain. Il faudra en effet la revivre et l’approfondir encore et encore – faire le tour du cercle encore et encore. Je suis pourtant convaincu que le Cercle de Guadalupe, comme plusieurs autres groupes, commence à faire l’expérience d’une grâce transformatrice destinée à toute l’Église au Canada.

Quoi de neuf?

Peter Bisson, S.J.

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