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Histoires

En 2009, un groupe de jeunes ayant fait le parcours «Petit pas avec Jésus», avec une stagiaire du Centre de spiritualité Manrèse, a été mis en contact avec Thérèse Dufour – qui était alors déléguée à l’apostolat spirituel pour la Province jésuite du Canada français. C’est à partir de ce petit noyau qu’a démarré, à Montréal, un premier parcours des Exercices dans la vie courante (EVC), sur deux ans, avec une rencontre de groupe et une rencontre d’accompagnement personnel aux trois semaines.

Et depuis, l’expérience s’est poursuivie avec deux autres groupes et plusieurs personnes pour l’accompagnement personnel. Thérèse Dufour (Xavière) et Gabriel Côté SJ assurent l’animation. Cette démarche spirituelle peut s’apparenter à un entraînement de gym… S’exercer à se rendre disponible pour ouvrir en soi l’espace intérieur demande, au départ, des efforts qui laissent place, peu à peu, à une forme de bien-être dans la prière. Le chemin que saint Ignace de Loyola a balisé, à partir de sa propre expérience, fait traverser les zones de lumière et d’ombre qui nous habitent et que nous avons à apprivoiser. Et, chemin faisant, grandit le goût de laisser sa vie se mettre au diapason de l’Évangile. Cela nécessite des exercices d’assouplissement et d’endurance pour choisir la Vie en abondance avec Jésus. À certains moments, cela fait vivre l’expérience du combat spirituel pour repousser les tentations mortifères de l’avoir, du pouvoir… Puis l’appel à grandir en liberté, pour vivre dans la joie à la manière du Christ, se déploie comme un arc-en-ciel selon la couleur des uns et des autres.

Ce parcours se fait en solitaire, le chemin étant unique pour chaque personne. Mais les partages font naître une communion qui transforme le groupe en équipage, s’exerçant à naviguer selon le Souffle de l’Esprit Saint.

«Goûtez et voyez» ce qu’en partagent ici Catherine, Consuelo et Jacques…

*Un nouveau groupe des Exercices dans la vie courante est prévu, en septembre 2015, à Montréal. Si l’aventure vous intéresse, prenez contact avec:

Thérèse Dufour : therese.dufour@gmail.com
ou
Gabriel Côté : gabcote63@yahoo.ca

CATHERINE, 34 ANS, ENSEIGNANTE

Une voie spirituelle pour choisir

Les Exercices spirituels de saint Ignace, vécus dans la vie courante (EVC), m’ont apporté trois choses principales.

Premièrement, ils m’ont permis de nommer et de prendre la mesure de mes acquis, au sens de ce qui était déjà solidement construit en moi et dans ma relation avec le Dieu trinitaire. D’une certaine manière, les EVC m’ont confirmée dans les choix de vie que j’avais faits jusqu’à présent et le sillon creusé depuis des années.

Deuxièmement, et ce n’est pas rien, j’ai enrichi mon coffre à outils en me familiarisant avec une voie spirituelle qui permet de mieux choisir et renoncer; en bref, un chemin qui donne l’opportunité de discerner, en tenant compte de l’intégralité de ma personne dans mon corps, mon cœur, mon âme et mon esprit. Évidemment, ces choix sont toujours contextualisés et la démarche des EVC, en ce sens, permet de nommer les embûches, les incertitudes, les désirs, les peurs, etc.

Enfin, la troisième contribution essentielle des EVC, pour moi, est que j’ai pu continuer à grandir en liberté intérieure face aux circonstances de la vie quotidienne qui ne favorisent pas toujours cette liberté et, de ce fait, j’ai aussi actualisé ma capacité à aimer (mieux) au quotidien, dans mes divers engagements.

CONSUELO, 39 ANS, CHERCHEURE

«Nada pasa por casualidad, todo viene de la bondad de Dios» (J.K.)
[Rien n’arrive par hasard, tout vient de la bonté de Dieu]

Fin novembre 2010. En allant vers l’école des enfants, je rencontre Anne-Marie. Nous marchons ensemble et discutons de nos activités pour Noël. Grande surprise! Elle et moi suivons une tradition latino-américaine du temps des fêtes: la neuvaine. On s’accorde alors pour célébrer un jour de la novena ensemble.

Décembre 2010, cinq jours avant Noël. Anne-Marie et sa famille nous accueillent ma famille et moi chez eux pour célébrer la novena. C’est autour de chants, de contes et de prières que, pour la première fois depuis notre arrivée à Montréal, je me sens aussi proche de Dieu, du Dieu que je connais et que j’ai appris à aimer pendant mon enfance et ma jeunesse au Chili.

Quelque part en janvier 2011. Je reçois un appel de Thérèse, de la communauté des Xavières. Anne-Marie lui a donné mon nom et mes coordonnées. Thérèse me parle de son projet de mettre en place un groupe d’Exercices dans la vie courante (EVC). Je l’écoute parler et je me dis que ce serait certainement une bonne idée de m’engager – mes parents faisant partie de la CVX au Chili, la spiritualité ignatienne et la démarche des Exercices ne m’étaient pas complètement inconnues. Petite inquiétude… avec trois enfants, un nouveau travail, l’achat d’un condo, je ne suis pas certaine d’avoir le temps. Je dis oui quand même sans trop y penser… et me voilà embarquée dans ce qui deviendra une des plus belles aventures d’amour de ma vie.

Quand Thérèse nous a proposé de donner notre témoignage sur notre expérience des EVC, je n’ai pas pu m’empêcher de me souvenir du début de cette aventure (ou plutôt, de ce que j’ai noté comme début de cette aventure). À première vue, on dirait des rencontres fortuites, des réponses impulsives, le fruit du hasard… Et pourtant, lorsque j’y pense rétrospectivement, tous ces petits détails (et j’en ai passé d’autres par manque d’espace) ne sont que des signes de la bonté de Dieu. C’est lui qui m’a cherché sans relâche, qui a mis sur ma route des anges, un rayon de soleil, des étoiles filantes… pour me retrouver afin que, finalement (je peux être très têtue parfois), je dise «oui». Ce petit «oui» aura été le début d’un apprivoisement mutuel entre Lui et moi… Un réapprentissage de notre relation, de notre manière de converser, de nous accompagner… Une redécouverte de Jésus et de Marie… Et, surtout, ce que je désirais depuis tellement longtemps, une appartenance autour de la foi. Car si ma relation avec Dieu avait perduré (surtout grâce à sa fidélité et à sa patience plus que par mes actions), la communauté de prière à laquelle je tenais tellement avait disparu. Je n’arrivais pas à trouver «ma» place dans ce nouveau pays dont les codes de la foi et les pratiques religieuses m’échappaient. Et me voilà maintenant appartenir, par les EVC, à une communauté de partage. Ce n’était plus seulement Lui et moi, mais avec d’autres.

Petit à petit, par les rencontres de groupe et d’accompagnement individuel, par les temps de prière, les relectures de mes journées, je me laissais porter (même si parfois je me sentais résister) par ce mouvement à travers lequel Dieu venait vers moi et en moi, pour aller vers les autres et pour laisser les autres venir vers moi. Quel bonheur que de recommencer à chanter, partout et dans n’importe quel moment! Quel bonheur que de redécouvrir ma ville, mon travail, ma famille, sous le regard de l’Évangile! Quel bonheur que de réveiller mes sens dans la prière! Ce n’est plus seulement la tête qui prie, mais surtout le corps! Quel bonheur que de recevoir cette grâce, la grâce du bonheur! Et mon inquiétude sur le manque de temps? Oui, il a fallu de la discipline pour prendre le temps au quotidien – ce n’est pas pour rien que l’on appelle cela des «exercices». Oui, il a fallu préserver du temps pour les rencontres – qui parfois duraient plus que prévu. Oui, il a fallu réorganiser le calendrier familial et personnel en fonction des accompagnements, des temps forts, des partages en groupe. Mais, au bout du compte, ce fut plus de temps pour le reste! Il fallait seulement que je veuille et que j’apprenne à marcher au rythme du cœur de Jésus.

Août 2014, fin de semaine avant la rentrée. Je suis à la Villa Saint-Michel. Je m’extasie devant la beauté du paysage: la forêt centenaire, les animaux, petits et grands, l’eau fraîche et transparente du lac. Je suis entourée de ma famille – mes trois enfants et mon mari –, de Thérèse, de Gabriel et de ceux et celles qui présentement suivent la démarche des EVC et qui aussi sont venus avec leur famille. L’un d’entre eux me demande ce que je fais ici (puisque j’ai terminé la démarche des Exercices). Je lui réponds, en paraphrasant un fameux film espagnol des années 1990, que je suis témoin qu’il est possible de faire les exercices «sans mourir dans cet effort» [en espagnol, sin morir en el intento]. J’aurai dû rajouter, pour être franche, que si de mourir il s’agit, les Exercices m’ont permis de ressusciter!

JACQUES, 64 ANS, TRAVAILLEUR EN COMMUNICATION

Les Exercices d’Ignace: thérapie spirituelle de choc

Qu’est-ce que je fais ici? Pourquoi me suis-je embarqué dans cette galère des Exercices d’Ignace? Je ne me reconnais plus. Moi qui durant toute ces années me suis foutu du bon Dieu. Je cherchais bien un chemin, mais ailleurs, loin des églises, du péché, des dogmes étouffants et insensés. Spirituellement, j’étais encore dans les années 50-60. Périmé. Passé date. Méditation, lever de la fonte au gym, études en autodidacte du bouddhisme Zen et pas Zen, des Védas, du Coran.
Une petite phrase qui me revient constamment, presque anodine, de ma tante Alma, Petite Franciscaine de Marie: «Mais qui es-tu Jacques pour mériter? Accepte ce que Dieu te donne et rends grâce…»

Puis il y a eu l’AVC un mois après mes quarante ans. Ça m’est tombé dessus en plein beau vendredi sur la plage de Mohammedia au Maroc. Un vendredi plein de lumière, de ciel bleu et d’Atlantique rutilant. Je ne savais pas ce qui m’arrivait. Je ne sais plus comment j’ai réussi à revenir chez moi. Le côté gauche qui paralysait. «C’est une crise cardiaque. Tu vas mourir comme ton père!» À ce moment précis, se lève une force immense en moi, lumineuse, précise comme un lien ombilical, un goût de vivre absolu, énorme, débordant. J’ai perdu conscience, assommé par un mal de tête absolu, explosif, tellement éclatant que mon corps s’est mis à off. Et petit à petit, semaine après semaine, mois après mois, repêché par je ne savais pas qui, j’ai remonté le long du fil de lumière. À nouveau j’ai émergé, totalement vivant, avec quelque chose de plus, quelque chose que je ne reconnaissais pas, donné par quelqu’un que je refusais de reconnaître.

EVC, Exercices dans la vie courante. Première rencontre. Feuille de route 1. Demander la grâce du désir et de la disponibilité pour entrer en alliance avec Dieu. «Les exercices dans la vie courante ne proposent pas une voie facile… ils utilisent le pain quotidien de notre existence pour éduquer le cœur et la foi… Ils ne mentent pas avec la réalité de chacun… c’est là un chemin de liberté qu’on emprunte librement pour y devenir dans le silence qui nous construit, fils du Père, frères des hommes et serviteurs de la vie.» (1) Un premier partage. J’écoute ces inconnus qui parlent de Dieu, de leur cheminement. Chacun écoute. Incrédule? Attentif? Sais pas… Qu’est-ce que j’ai donc à leur dire d’intéressant, eux qui semblent tellement familiers avec Dieu? Dieu? Le doute m’étouffe. Qu’est-ce que je fais donc ici? Et puis je parle. De je ne sais plus quoi, tellement j’étais angoissé de parler de lui. Avais-je le droit de parler de celui que j’ai tant ignoré, nié, blasphémé même? Était-ce bien moi qui parlait ainsi de mon besoin profond de prendre un nouveau chemin, de mon goût d’aventure, d’aller voir ce qui se passe réellement de l’autre côté des tabous laïques dans lesquels la société post Révolution tranquille a séquestré la religion, les prêtres, Dieu, la foi?

Progressivement, au fur et à mesure des partages, des prières, j’ai reconnu la voix de Jésus en moi. J’ai renoué avec le discernement du Bien et du Mal, du Bon et du Mauvais. À tous les matins, de plus en plus facilement, dans la paix de l’aube et les lumières de l’aurore j’ai médité les paroles de la Bible, les textes éclairés de Christian de Chergé, du frère John de Taizé et d’Etty Hillesum, de Simone Pacot et dernièrement autour de la 24e rencontre et des précédentes, les textes des Deux Étendards, des Trois Hommes et la Méditation du Règne.

Je croyais répondre d’un grand oui sincère à l’appel du Christ à suivre son chemin de Vie et à œuvrer avec lui. J’étais serein, en paix, de plus en plus en constant dialogue avec Jésus… Mais subsistait un p’tit doute, dans un p’tit coin de mon cœur. Trop faciles ces Exercices me semble…

Une épouse que j’adore. Beau condo. Deux bons salaires. Une semaine dans le Sud l’hiver et deux semaines de temps en temps en Europe, restos, spectacles. Je me croyais sur la route du renoncement, du détachement, du discernement. Les Exercices se termineraient dans quelques mois. Quel chemin j’avais parcouru! Une question persistait: qui y-a-t-il au bout du parcours? Je prie de mieux en mieux. Je suis bien en présence du Seigneur. Je n’hésite plus à le nommer, de moins en moins à en parler ouvertement avec mes vieux amis auprès desquels j’avais bâti au cours de toutes ces années ma réputation de dur à cuir envers la religion.

Quand récemment, un de ces matins, Jésus m’a foutu une bonne tape sur le nez et un fichu coup de pied au derrière!

«Cela implique que nous devons chercher à nous libérer ultérieurement de tout attachement désordonné, de telle sorte, que de notre part, avant même de connaître la volonté de Dieu, nous n’estimions pas davantage la santé que la maladie, la richesse plus que la pauvreté, l’honneur plus que le déshonneur, la vie plus longue que la vie courte.» (2)

Que se passe-t-il? L’entreprise Web qui m’emploie traverse une période d’ajustement. Mon patron me propose fermement de prendre une préretraite et de ne travailler que 20 heures par semaine. Le repos du guerrier, mais avec la moitié des revenus. En même temps, mon épouse apprend le retrait d’un client important de son portefeuille de vente: 40% de ses commissions s’envolent! Détachement?

Je n’avais jamais porté une attention très précise à la situation de nos économies de retraite. Je voyais les dollars fructifier et atteindre une somme assez considérable pour un fils d’ouvrier. Nous menions un bon train de vie depuis plusieurs années. Et quand j’ai vérifié de plus près les revenus que je pouvais espérer de mes REER: pas assez d’argent pour maintenir un train de vie semblable! Panique totale! Dépression instantanée et pression sanguine «dans le tapis». Je me réveillais la nuit, recroquevillé, tremblant, pleurant: j’avais tout raté! Qu’aurais-je l’air aux yeux de mes amis? Plus jamais je ne voyagerai, il faudra vendre notre beau condo et déménager dans plus modeste, finis les soins esthétiques de mon épouse et la semaine dans le Sud l’hiver. Et adieu à la femme de ménage! Coûte que coûte, je dois trouver une nouvelle job ou des mandats qui combleront le manque à gagner. Et quand je serai trop vieux? Combien de temps me reste-t-il avant que ma santé ne prenne aussi sa retraite?

Du jour au lendemain, je me ramasse en miettes, au fond du fond, en pleine noirceur, en plein nuage noir: le chemin de Mort! Totalement habité par le Mauvais Esprit: «embrouille, trompe, affaibli, met dans la peur, inquiète sur le passé et le futur, doute, plonge dans le doute et le désespoir, replie sur soi, entraîne à la désolation». (3)

Totale immersion… presque totale… au loin, pâlotte, une lumière brille doucement, veille. «On pourrait être tenté de sombrer dans le remords ou le regret stérile ou le sentiment d’impuissance. C’est alors que la grâce de Dieu nous fait découvrir avec émerveillement que l’on est accueilli avec une incroyable tendresse et une immense joie dans ce mouvement, si balbutiant soit-il, qui nous pousse à sortir de la mort et à aller vers la vie.» (4)

Vous n’avez pas idée compagnons et compagnes d’Exercices, amis du chemin, du bien que vous m’avez fait en m’accueillant et en accueillant mon partage lors de notre réunion du 2 décembre. Thérèse, Gabriel, Lucie, Benjamin, Claire, Laure, Maria Jose, Marjolaine, Silvia, Virginie, Yenny et Daniela et Alain, même si vous étiez à l’autre bout du monde. Manon, mon épouse et Lucie, ma coach. Nous n’étions qu’un seul cœur, réunis dans l’écoute, bénis.

«Choisis donc la vie» (Dt 30,15). L’enjeu de l’étape des Deux Étendards «est d’opter pour le capitaine vrai et bon et de déjouer les tromperies de l’ennemi de la nature humaine qui consisteront en apparence de vie. Il ne s’agit pas de l’opposition du bien et du mal mais de celle de la tromperie et de la vie véritable.» (5)

Le vitrail, le faux, a volé en miettes. Jésus me donne une leçon. Il me montre le faux moi-même, celui de la confusion et des mauvais choix. Et comme il a fait aux vendeurs du temple, il balaye ma table de ces marchandises tristes et cheaps. Et, souriant, chaleureux, un peu moqueur, il ouvre tout grands ses bras et m’invite à le suivre, à reprendre le chemin avec lui. «Tout être humain est invité à entendre l’appel à se lever, à prendre son grabat et à marcher comme il le peut (Jn 5, 8). Quel que soit l’état dans lequel il se trouve, il a toujours en lui une part de liberté, si minime soit-elle, pour retrouver peu à peu, dans la grâce et la miséricorde de Dieu, une issue de vie.» (6).

Je me suis remis en marche. Pas à pas. Laissant derrière moi la panique et la paralysie que causent les illusions. Pas encore assez humble, pas encore assez dépouillé. Pas trop sûr de moi mais très sûr du Seigneur. «Continue Seigneur de défaire doucement bien des choses que j’ai faites et défais surtout ce que j’ai fait de moi-même et qui correspond si peu à ce que tu voulais faire de moi.» (7)

Et certain de comprendre maintenant pourquoi je fais les Exercices.

(1) Gilles Cusson, SJ
(2) «Principe et fondement», Exercices spirituels de saint Ignace, no 23
(3) M. Lorrain, Discerner? Que se passe-t-il en nous?, «Supplément Vie Chrétienne» no 480
(4) Simone Pacot, Reviens à la vie, Cerf, 2007
(5) François Marty, Sentir et goûter, Cerf 2005
(6) Simone Pacot, Reviens à la vie, Cerf, 2007
(7) François Cassingena-Trévedy, Étincelles II – 2003-2004, Ad Solem, 2007

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