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In Memoriam

Le père Adrien Léonard, décédé à la communauté Jean-de-Brébeuf de l’infirmerie de Richelieu, le samedi 2 janvier 2016, à l’âge de 90 ans et onze mois, après 72 ans de vie religieuse.

Né à Montréal, le 5 février 1925, il avait fait ses études secondaires et collégiales au Collège Saint-Ignace et il était entré dans la Compagnie le 10 février 1943. Après le noviciat et le juvénat au Sault-au-Récollet, il avait fait une année d’étude en sciences au Collège Brébeuf. Suivirent trois ans de philosophie au scolasticat de l’Immaculée- Conception, à Montréal et trois ans de régence au Collège Brébeuf, où il enseigna au cours secondaire et fut l’adjoint du préfet de discipline. Il suivit tout le cycle des étu-des de théologie à Montréal et fut ordonné prêtre le 21 juin 1956 par le cardinal Paul-Émile Léger. Il fit son troisième an à Mont-Laurier, dès qu’il eut terminé la théo-logie.

Adrien commença sa longue et fructueuse carrière apostolique en 1958 et elle dura jusqu’en 2004… et au-delà. Il connut trois lieux d’activités : le Collège Sainte-Marie, à Montréal (de 1958 à 1968); la Villa Saint-Ignace, à Chicoutimi (de 1968 à 1973) et le Sénégal (de 1973 à 2004). Sa carrière missionnaire se déroula en deux lieux et deux apostolats bien distincts : la direction du Collège Charles-Lwanga, à Ziguinchor (de 1973 à 1983) et le travail pastoral à Tambacounda (de 1983 à 2004), qui prit diverses formes. Il s’impliqua à la paroisse Saint-Pierre Claver, dont il fut l’artisan de la construction du lieu de culte, au centre étudiant, qu’il mit sur pied, et à l’économat de la préfecture apostolique, devenue par la suite un diocèse, dont il eut la charge durant plus de vingt ans. À son retour au Québec, en 2004, il ne se résigna pas à prendre une retraite bien méritée. Durant près de dix ans, il offrit ses services pour célébrer la messe et confesser dans des paroisses et des résidences de personnes âgées et malades de Montréal. C’est à la Maison Bellarmin qu’il vécut le plus long-temps et c’est de là qu’il partit en octobre dernier pour aller demeurer à Richelieu et y recevoir les soins que nécessitait son état de santé bien délabré.

Dès la fin de sa formation, on avait noté qu’Adrien était un bon religieux, qu’il avait un grand zèle apostolique et qu’il était doué pour l’administration. Même si quelques-uns trouvaient qu’il était parfois catégorique dans ses appréciations des per-sonnes et des situations, ils soulignaient aussi que cette apparente désinvolture extérieure dissimulait une certaine timidité et un grand coeur. Que ce soit au Collège Sainte-Marie, à Chicoutimi ou au Sénégal, Adrien a su se faire des amis et a laissé sa marque auprès de bien des personnes qui avaient bénéficié de son dévouement et de sa générosité.
Adrien a encore un frère, Marcel, qui est prêtre du diocèse de Montréal, et une nièce, Louise Proulx, qui le visitait régulièrement, plusieurs neveux et nièces et des amis, parmi les anciens du Collège Sainte-Marie.
TÉMOIGNAGES DU SÉNÉGAL

Bien cher P. Provincial,

C’est une triste nouvelle en ce début d’année avec la mort du P. Adrien Léonard. Triste nouvelle surtout lorsqu’on se trouve à Tambacounda, les lieux de sa deuxième mission au Sénégal après la courte expérience de Zinguinchor si j’ai bonne mémoire. Il est resté plus de vingt ans comme missionnaire dans la ville et le diocèse de Tambacounda. Les souvenirs de son passage sont encore présents dans la vie et les discours de beaucoup de personnes sans distinction aucune tant chrétiens comme musulmans ou encore les croyants fidèles à leur religion propre, à leur culture (il y en a encore ici), ceux qui l’ont côtoyé durant des années ici. Des élèves encadrés par lui d’abord comme professeur au Lycée Mame Cheick Mbaye, (lycée d’Etat) et ensuite comme directeur du centre saint Pierre Claver sont devenus des grands cadres pour beaucoup d’entre eux, engagés dans la vie socio-professionnelle du Sénégal. Il y a quelques jours, j’ai rencontré un d’eux, mathématicien de formation, qui est rentré récemment de Rabat (Maroc) où il vient de finir ses études supérieures. C’est le P. Léonard qui l’a pris l’a pris et formé dès l’âge de 13 ou 14 ans. C’est son fruit comme il le dit lui-même. Il est musulman de confession. Quel beau témoignage de service du prochain, de respect de la personne humaine et de l’ouverture ou dialogue pour les autres cultures dans une zone où le fondamentalisme religieux se signale déjà dans les pays voisins et frontaliers. C’est sans doute une œuvre à continuer, un défi à relever, un appel à entendre pour notre mission demain. Comme procureur du futur diocèse de Tambacounda, il a rendu des services énormes pour ce diocèse qu’il a vu naître. La liste de témoignages sur lui sera longue. Il faut envisager l’ouverture d’un cahier de condoléances à propos.
Pour l’instant, le curé et supérieur est absent pour entreprendre quoi que ce soit. J’aviserai tout de même l’évêque et j’offrirai l’Eucharistie pour le repos de son âme en attendant de préciser les démarches à suivre avec Robert.
Je vous souhaite un excellent début d’année 2016.
Bien à vous
Saturnin Cloud Bitemo, S.J.

Je viens de lire ce message portant sur le décès du père Andrien Léonard. Je suis personnellement touché par ce départ vers la maison du Père. J’ai passé plus de six mois avec lui au Centre Vimont et j’ai bien discuté avec lui lors de mon dernier passage à Montréal. Il m’avait bien dit que ce n’est pas sûr que je le retrouve lors de mon prochain passage. Il avait pris son temps pour m’expliquer pourquoi et comment la mission de Tambacounda a été fondée. Il est resté attaché à cette terre de mission qu’est le Sénégal, précisément Tambacounda. Les chrétiens, l’église de Tambacounda voire l’église du Sénégal se souviendront de lui. Il a été un apôtre infatigable pour ce peuple. Toute la Province PAO lui rend hommage et nous prions pour le repos de son âme. Je demanderai au père Boniface Mbounzao de représenter la Province lors des obsèques du père Andrien.

Bien fraternellement,
Hyacinthe Loua, S.J.
Provincial d’Afrique de l’Ouest.