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In Memoriam

Décédé à la Résidence jésuite Jean-de-Brébeuf, samedi 2 août 2014.
Exposé à la Résidence Notre-Dame-de-Richelieu, mardi 12 août à compter de 10 h.
460 1e Rue – Richelieu QC  J3L 4B5  – (450) 658-8761
Les funérailles seront célébrées le même jour à 14 h.

 

Décédé à la Résidence jésuite Jean-de-Brébeuf, samedi 2 août 2014.

Exposé à la Résidence Notre-Dame-de-Richelieu, mardi 12 août à compter de 10 h.
460 1e Rue – Richelieu QC  J3L 4B5  – (450) 658-8761

Les funérailles seront célébrées le même jour à 14 h.

 

Nécrologie du Hervé CARRIER, S.J. (1921-2014)

Le père Hervé Carrier est décédé à notre infirmerie à Richelieu le 2 août dernier à l’âge de 92 ans.

Né à Grand-Mère le 26 août 1921, il a fait ses études secondaires au Collège Saint-Ignace et collégiales au Collège Sainte-Marie (Montréal). Il entre au noviciat de la Compagnie le 7 septembre 1944. Il fait sa régence au Collège Loyola de Montréal. Avant sa théologie, il étudie la sociologie pendant un an à la Catholic University de Washington. Il a été ordonné prêtre le 21 juin 1955 à l’église de l’Immaculée-Conception par le cardinal Paul-Émile Léger, archevêque de Montréal.

Après son troisième an à Paray-le-Monial (France), il fit un doctorat en sociologie religieuse aux Hautes Études et à la Sorbonne (Paris); le titre de sa thèse était Psycho-sociologie de l’appartenance religieuse. Dès 1959, il commença une longue carrière de travail et d’enseignement à l’Université Grégorienne de Rome; il en sera le recteur de 1966 à 1978 (soit deux termes). En 1965-66, il sera le directeur du B.E.M. “Bureau d’études des ministères” de notre province jésuite.

Il est l’auteur de plus de 30 ouvrages qui traitent de sociologie de la religion, d’éducation supérieure et d’identité culturelle, dont plusieurs ont été traduits (au total, en 12 langues). Il fut président de la Fédération internationale des Universités catholiques (F.I.U.C.) de 1970 à 1980 et directeur de son Centre de recherches de 1978 à 1982. De 1982 à 1993, il fut secrétaire du Conseil pontifical de la culture, créé par le Pape Jean-Paul II en 1982.

Il revient au Canada en 1993, devient membre de la communauté de Bellarmin jusqu’à l’été 2007. En septembre 1997, il avait dû subir une opération à la carotide gauche et il en est résulté un accident vasculaire cérébral qui entraîna l’aphasie. Avec son enthousiasme habituel et un courage qui faisait l’admiration de plusieurs, il entreprit avec succès pendant une année complète une rééducation en langage sous la direction d’orthophonistes. Une de ses expressions favorites était « Mon moral est bon ».

Homme affable, connu et estimé, il reçut diverses distinctions: Officier de l’Ordre national de la Légion d’honneur (France); membre de l’Académie des Lettres et des Sciences humaines de la Société royale du Canada; membre de l’Académie européenne des sciences et des arts. Il a aussi reçu des doctorats honoris causa des universités Sogang (Corée) et Fu Jen (Taiwan).

Trois de ses frères étaient décédés avant lui : Paul, jésuite, Henri et Maurice, religieux de saint Vincent de Paul. Lui survivent ses frères Jean et Louis-Georges et ses sœurs Jani et Hélène, ainsi que des neveux et des nièces, des amis et connaissances. Le corps sera exposé à la chapelle de la Résidence Notre-Dame de Richelieu à partir de 10 h, le mardi 12 août, avant les funérailles qui seront célébrées à 14 h, le même jour. Le père René Latourelle, longtemps professeur à l’Université Grégorienne, prononcera l’homélie.


Homélie pour les funérailles  du P. Hervé Carrier

Le P.Hervé Carrier est l’une des gloires du Collège Saint-Ignace où il a fait ses études classiques qu’il a terminées  au Collège Sainte-Marie. Il  est entré dans  la Compagnie de Jésus en 1944,  à l’âge de 23 ans. Il a absorbé, sans broncher, la longue formation des Jésuites qu’il couronna par un doctorat en sociologie religieuse, pris en Sorbonne, en  1959.

Or il advint, dans les années 1959-1960, qu’un trio de jeunes professeurs, les PP. Carrier, Hamel et  moi-même, provenant d’un milieu peu connu    des professeurs européens, j’entends le Québec, débarqua à l’Université Grégorienne, dirigée  exclusivement par les Jésuites. Et il advint, après de courtes années, que  ce même trio occupa les trois postes les plus importants de l’Université : celui de Recteur  magnifique, par le P. Carrier, celui de Supérieur de la communauté des professeurs, par le P. Hamel, et enfin celui de Doyen de faculté de théologie, par moi-même. Des postes remplis avec satisfaction, semble-t-il, puisque le P. Carrier a été aussitôt      reconduit comme Recteur pour un second terme, avec un total de 12 ans.

Dans le contexte de l’époque, diriger une université internationale de dix facultés, avec un corps professoral et des étudiants provenant de   plus de 75  nations, n’était pas une tâche de tout repos.  L’année 1968 nous rappelle les revendications turbulentes  des étudiants de France, puis du monde entier. Il fallait aussi répondre aux exigences du Concile en matière universitaire : révision  des Constitutions, passage obligé par les spécialisations, adaptation  des structures ecclésiastiques aux  structures civiles,  mise en  pratique de la collégialité à tous les niveaux de l’Université.

Avec un rare doigté, le P. Carrier réussit à créer des liens de  solide amitié avec les Congrégations romaines, avec les recteurs des collèges nationaux. avec les autres universités de Rome, voire avec celles du monde entier puisque, en 1968, le P. Carrier était nommé Président de la Fédération  internationale  des universités catholiques, avec 600 établissements : poste qu’il occupa durant dix ans. Enfin, en 1977, le Président de la France le nomma Officier de l’Ordre national de la Légion d’honneur.

Le corps professoral a trouvé en  lui un parfait gentilhomme, respectueux de la personnalité de chacun, de commerce facile et agréable.

Comme Doyen de la faculté  de théologie, j’étais le bras droit du Recteur. J’ai rarement trouvé un bras droit aussi vaillamment soutenu par son patron  dans mes projets de réforme des études, comme aussi dans la rétribution financière des professeurs invités – une dizaine chaque année -qu’il fallait payer suivant les tarifs en vigueur dans leur pays d’origine : Angleterre, Allemagne États-Unis.

Dans la vie courante, le P. Carrier se comportait comme l’homme le plus simple du monde. Je me souviens de nos récréations du soir, avec le P. Hamel, sur la grande galerie de l’Université, alors que nous causions tout bonnement, comme nous l’aurions  fait à Barkmere ou à St-Michel.

Le Rectorat, dans la vie du P.  Carrier a été, à vrai dire,  une parenthèse car, par vocation, il a d’abord été un  sociologue.  En arrivant à l’Institut des sciences sociales de la Grégorienne, le P. Carrier se joignait à une équipe de jeunes professeurs, tous formés en Europe ou aux États-Unis. Une équipe étroitement unie dans la recherche comme dans la vie commune.

Sa première activité de sociologue, le P. Carrier l’a exercée au service  et au bénéfice de notre Province,  dans  une enquête sur les activités apostoliques des Jésuites du Canada. Aidé des PP. Jean-Paul Rouleau et Fernand Potvin, il créa le  Bureau d’étude des ministères : en  abrégé le  BEM. Un type d’enquête étendu par la suite à toute la Compagnie>

À l’institut des sciences sociales de la Grégorienne, le P. Carrier a été professeur de sociologie religieuse durant une vingtaine d’année et il eut le bonheur d’enseigner à plus de 25 canadiens  venus se former à la Grégorienne.

Le P.  Carrier professeur se doublait du P. Carrier écrivain. J’ai recensé à  son nom  23 ouvrages et  6 autres en  collaboration, avec un  total d’une trentaine. Une fécondité vraiment exceptionnelle.   Sa thématique privilégiée a été celle de la  culture : Évangile et culture, évangélisation des cultures. Le P. Carrier s’est  à ce point distingué comme écrivain  et comme professeur qu’il est aujourd’hui considéré comme le premier sociologue québécois de réputation internationale.

Le P. Carrier est revenu au Canada en 1993, après 33 ans de service à la Grégorienne. Il s’est établi à la Maison Bellarmin.

En 1997, il a été  frappé par une épreuve majeure. Suite à une chirurgie à la carotide gauche, compliquée  d’un accident  vasculaire cérébral, il a perdu soudain  complètement l’usage de la parole. Au lieu de se laisser abattre par ce tragique handicap, il entreprit de récupérer l’usage de la parole. Avec un courage et une ténacité incroulable, et l’aide d’une orthophoniste, il a refait l’Itinéraire d’un enfant qui apprend à parler : du son  à la syllabe  b-a : b a, puis  au mot, à la phrase, et enfin aux premiers essais de conversation. L’ordinateur lui permit ensuite d’ajouter l’écrit à l’oral.  

Le P. Carrier passa les dernières années de sa vie à St. Jérôme et à Richelieu où il est décédé le 2 août dernier.

Je termine en faisant retour à l’Évangile.

 « Il y a  beaucoup de demeures dans la maison de mon Père. Je vais vous préparer une place. Je reviendrai et je vous prendrai avec moi, afin que là où je  suis, vous y soyez vous aussi.»

Hervé, cher Hervé, tu as été un  grand serviteur de l’Église que tu as  beaucoup aimée; tu es l’un des grands Jésuites de notre Province.

Que le Seigneur te prenne avec lui dans l’intimité du Père et qu’il t’emporte dans son  amour.

René Latourelle
Le 12 août 2014

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