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À propos de nous​

À l’écoute du Souffle de vie au coeur du monde

Le projet que nous souhaitons partager est celui d’être à l’écoute de ce qui « anime » notre monde, attentifs et soucieux de la vie qui bat dans notre société. Il s’agit donc d’une option pour l’ouverture, la constante recherche et un réel discernement en commun. Ignace de Loyola, dans son langage d’homme du 16e siècle, invitait à « voir Dieu à l’oeuvre en toute chose ». Une manière de dire qu’il s’agit d’abord de reconnaître ce vaste mouvement d’humanisation qui nous précède et nous dépasse, puis d’y collaborer avec confiance, humilité et générosité.

Osons servir la libération des personnes et la réconciliation

Ce projet implique l’audace collective de prendre position et de prendre des risques pour aller à la rencontre de toute personne, particulièrement de celles qui sont exclues et marginalisées. Et ce, dans une volonté de service – c’est-à-dire d’un « être-avec » désintéressé, amical et solidaire des femmes et des hommes d’aujourd’hui qui ont soif de libération et de réconciliation. Libération de la parole, lutte contre les injustices, la pauvreté, les préjugés, le prêt-à-penser, etc. Réconciliation avec notre terre et ses écosystèmes menacés; réconciliation entre les individus, les concitoyens de diverses origines et les peuples; réconciliation, enfin, avec cette transcendance qui habite le coeur de toute personne, l’appelant au bonheur, à la communion et au dépassement.

À la manière de Jésus humble et pauvre

La figure de Jésus a marqué l’histoire de l’humanité. Les croyants autant que les non-croyants peuvent reconnaître en lui, à tout le moins, un sage et un prophète. Ce qui nous semble important, au fond, c’est de nous inspirer de sa « manière » d’incarner le meilleur de l’être humain. Au coeur d’une société profondément sécularisée, malmenée par divers fondamentalismes, mais foisonnante de quêtes spirituelles et de sens, nous croyons que cette « manière humble et pauvre » de parler et d’agir – typique de l’homme de Nazareth – peut toujours être crédible. Elle nous semble certainement porteuse de voies pour entrer en dialogue avec tous et chacun, pour construire des ponts et des lieux d’inclusion, et pour tenter d’allumer et de répandre ce feu d’amour, de justice et de paix auquel nous aspirons tous.


Notre option pour les pauvres

Amour et service des pauvres chez saint Ignace

Dans ses Exercices spirituels, saint Ignace nous invite à « vouloir et choisir la pauvreté avec le Christ pauvre » (no 167). Lui qui venait d’une famille riche et aristocratique du pays Basque, il a voulu devenir « l’ami des pauvres » et « porter l’uniforme du Christ pauvre ». Il écrira, dans une lettre à ses confrères datée 6 août 1547 : « Le pauvre est si grand devant Dieu que Jésus Christ a été envoyé sur terre spécialement pour eux. » Ainsi, avec ses premiers compagnons, à Rome, Ignace prendra soin des affamés et des sans-abris. Il s’engagera dans la fondation d’orphelinats et d’un refuge pour femme : la Casa Santa Marta. Dès sa fondation, la Compagnie de Jésus a donc été marquée par ce que nous appelons aujourd’hui « l’option préférentielle pour les pauvres ».

La 32e Congrégation générale

C’est au 20e siècle, toutefois, que cette option prendra toute sa force, à travers un engagement explicite de la Compagnie de Jésus en faveur de la promotion de la justice sociale. Cet engagement s’enracine, bien sûr, dans le contexte de renouveau du concile Vatican II. Mais, plus encore, il est inspiré par la 2e Conférence générale de l’épiscopat latino-américain, tenue à Medellín en 1968 (qui avait pris parti pour la « libération » des peuples), de même que par la déclaration du Synode des évêques de 1971 sur « la justice dans le monde ».

Ainsi, à la 32e Congrégation générale de la Compagnie de Jésus (2 décembre 1974 au 7 mars 1975) sera adopté un texte passé à l’histoire sous le nom de « Décret 4 ». Dans ce document officiel, on peut lire : « La mission de la Compagnie de Jésus aujourd’hui est le service de la foi, dont la promotion de la justice constitue une exigence absolue en tant qu’elle appartient à la réconciliation des hommes demandée par leur réconciliation avec Dieu. » William (Bill) Ryan et Julien Harvey, deux jésuites canadiens délégués à cette Congrégation générale, seront parmi les acteurs principaux de ce tournant de la Compagnie de Jésus en faveur d’un lien indissociable entre foi et justice.

L’inspiration du Père Arrupe

Témoin et figure lumineuse du 20e siècle, Pedro Arrupe (1907-1991) a été Supérieur général de la Compagnie de Jésus de 1965 à 1983. C’est sous son leadership que s’est tenue cette fameuse 32e Congrégation générale.

Le charisme du Père Arrupe aura été d’inspirer et de guider cette relecture radicale de la mission de la Compagnie de Jésus dans le monde d’aujourd’hui. Sous sa gouverne, les jésuites ont actualisé une des intuitions fondamentales de saint Ignace pour qui l’authenticité d’une expérience chrétienne se vérifie ultimement dans « l’amour et le service » du prochain. Or, Pedro Arrupe avait discerné qu’en notre époque, cet amour et ce service ne pouvaient plus faire l’économie d’une analyse critique et d’un combat pour transformer les structures génératrices d’oppressions, d’aliénations et d’injustices. Ainsi, aujourd’hui encore, lorsque les jésuites et leurs collaborateurs et collaboratrices laïques s’engagent dans des œuvres d’analyse, de transformation et de solidarité sociales, ils s’inscrivent directement dans la lignée de Pedro Arrupe. Ils cherchent à être, comme ce dernier y invita sans cesse ses contemporains, « des hommes et des femmes pour les autres ». 

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