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Histoires

Dans un communiqué publié le 23 avril, le père Dexter Gray, S.J., provincial jésuite du Sri Lanka, a exprimé sa consternation et dénoncéla lâcheté des attentats de Pâques, qui ont fait plus de 350 morts et de nombreux blessés. Ces attaques « montrent à quel point notre pays reste vulnérable au terrorisme », a-t-il déclaré. 

« Il ne sert à rien d’attaquer les chrétiens, ajoute le père Gray, car ils forment eux-mêmes une minorité et sont déjà victimes d’attaques anti-chrétiennes, surtout au niveau local où les nouvelles églises chrétiennes sont fréquemment l’objet de harcèlement. » 

Dans une vidéo, le provincial appelle les chrétiens à « trouver la volonté et la manière de mettre fin à cette violence ». « Voici l’appel que nous lançons à nos frères chrétiens : Jésus n’a ni accusé ni maudit ceux qui lui infligeaient une douleur cruelle. Du haut de la croix, il a simplement prié pour que leurs actes leur soient pardonnés. Il savait bien que les soldats qui usaient de violence ne représentaient qu’une bande ou un groupe particulier. » 

Vous pouvez visionner la déclaration complète du père Gray (en anglais) et en lire ci-après une version française. 

Déclaration de Dexter Gray, S.J. 

Je vous adresse ce message de consternation et de douleur sous le coup de la tristesse et de l’impuissance provoquées par la tragédie du dimanche de Pâques, qui a semé le deuil et les larmes au Sri Lanka chez des fidèles rassemblés à l’église pour célébrer la Résurrection et chez des amis réunis pour fraterniser. Je veux exprimer mon affection et ma solidarité à la communauté chrétienne décimée par une explosion alors qu’elle était assemblée en prière, comme à toutes les victimes de cette violence insensée. 

Nous condamnons tous les actes de terrorisme. Il est déshumanisant d’être témoins de ces attaques perpétrées au Sri Lanka contre des personnes réunies dans des églises et des hôtels. Ces lâches attentats doivent être condamnés sans réserve, mais ils montrent combien notre pays reste vulnérable au terrorismeOn se demande aujourd’hui pourquoi les kamikazes ont choisi de s’enlever la vie en s’en prenant aux chrétiens dans un pays où ceux-ci ne forment eux-mêmes qu’une petite minorité, soit environ 6% de la population. 

Même si les militants islamiques estiment que le Sri Lanka ne traite pas bien les musulmans, il ne sert à rien d’attaquer les chrétiens, qui forment eux-mêmes une minorité et sont déjà victimes d’attaques anti-chrétiennes, surtout au niveau local où les nouvelles églises chrétiennes sont fréquemment l’objet de harcèlement. 

Chez nous, les relations entre chrétiens et musulmans sont généralement bonnes, car les uns et les autres s’unissent en tant que minorités pour faire cause commune. Nos conflits interreligieux sont trop localisés et trop faibles pour justifier l’assaut féroce commis le jour de Pâques. 

À l’église Saint-Sébastien de Katuwapitiya, située dans un quartier catholique très densément peuplé du nord de Colombo qu’on surnomme « la petite Rome », à quelques kilomètres de la maison provinciale des Jésuites, plus de 160 personnes ont été tuées et des centaines gravement blessées, dont plusieurs agonisent et se préparent à retourner à Dieu. 

Dès que la bombe a explosé, je me suis rendu sur les lieuxQuelle tristesse : les corps gisant sur le sol de l’église, le sang sur les bancs, le toit éventré. Parmi les victimes, il y a de proches parents des Jésuites. Cedernières annéesla paroisse a donné de nombreuses vocations à la Compagnie. Nous rejetons toute forme d’extrémisme et nous défendons la liberté de religion et le droit pratiquer le culte en toute sécurité. Collectivement, nous devons trouver la volonté et la manière de mettre fin à cette violence. 

Voici l’appel que nous lançons à nos frères chrétiens : Jésus n’a ni accusé ni maudit ceux qui lui infligeaient une douleur cruelle. Du haut de la croix, il a simplement prié pour que leurs actes leur soient pardonnés. Il savait bien que les soldats qui usaient de violence contre lui ne représentaient qu’une bande ou un groupe particulier; qu’ils ne représentaient pas le peuple dont faisait partie ce petit groupe et qui aurait été d’accord avec lui. Jésus n’a maudit ni ce petit groupe ni la communauté dont il était issu 

Peuple pascal, laissons cette attitude inspirer notre réaction aux souffrances infligées au corps du ChristImitons le Christ en ces temps d’épreuve et de tentation.  

L’heure est très difficile. Comment contenir notre émotion : la perte que nous subissons est accablante et nous n’avons pas où reposer la tête pour nous consoler et trouver un sens aux choses qui sont arrivées et à la façon dont elles sont arrivées. Où était Dieu ? Où était le Christ ressuscité en ce dimanche de Pâques ? Où était saint Antoine le thaumaturge quand fut bombardée Kochchikade? Où était saint Sébastien, le soldat devenu héros de la foi, quand fut bombardée Katuwapitiya? 

Ces questions n’ont pas de réponse satisfaisante. Mais nous prierons tous pour que la paix revienne sur notre terre. « Que la paix soit avec vous ! » C’est le message de Jésus après sa résurrection. Hélasà l’heure où des centaines de chrétiens entendaient ces paroles, de terribles violences leur furent infligéesNe perdons pas espoir, cependantIl peut, lui, faire régner la paix au cœur même de cette crise de la foi et de cette crise nationale : car il nous l’a dit, la paix qu’il apporte n’est pas le genre de paix que donne le monde ! 

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