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Histoires

Les changements climatiques ont d’importantes répercussions partout dans le monde et de puissants événements météorologiques, qui résultent souvent de l’évolution du climat, frappent désormais l’imagination du public. Mais quel l’impact a le changement climatique sur les mouvements de population ? Cette semaine , à l’occasion du Jour de la Terre,  le Service Jésuite des Réfugiés des États-Unis (JRS/USA) et le Bureau de la justice et de l’écologie de la Conférence jésuite du Canada et des États-Unis répondent à vos questions sur le climat et les personnes déplacées. 

 Qu’est-ce qu’un réfugié climatique ? 

Le « réfugié climatique » n’a pas encore de statut officiel sur le plan international, mais on entend généralement par réfugiés climatiques les migrants qui ont été contraints de quitter leur foyer en raison des effets soudains ou progressifs du changement climatique. L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés estime que d’ici 2050, jusqu’à 250 millions de personnes seront déplacées par les retombées du changement climatique — hausse du niveau des mers, inondations, famines, sécheresses, ouragans, désertification – et leur impact sur les écosystèmes. 

Rien qu’en 2013, les cataclysmes ont déplacé près de trois fois plus de personnes que les conflits. 

Ceux et celles que l’environnement contraint à migrer peuvent être forcés de fuir temporairement et de manière précipitée en raison d’une catastrophe naturelle soudaine (ouragan, tsunami, etc.); ils peuvent aussi quitter leur milieu parce que les conditions environnementales se gâtent autour de chez eux (déforestation, détérioration des côtes), ou se voir obligés de partir pour échapper aux problèmes que provoquera la dégradation de l’environnement (les paysans qui s’en vont parce que la production agricole commence à diminuer). 

Les personnes déplacées par le climat le sont souvent à l’intérieur de leur propre pays et ne traversent pas de frontière internationale. 

 Y a-t-il d’autres façons dont le climat influe sur les déplacements de population ? 

Non seulement le changement climatique peut-il peut contribuer directement à provoquer des migrations, mais dans plusieurs conflits en cours, qui entraînent des déplacements forcés, le changement climatique « multiplie la menace ».  C’est le cas en Syrie, où une sécheresse de cinq ans a précédé la guerre civile. Des experts affirment que la dévastation et la rareté des ressources causées par la sécheresse ont exacerbé les tensions sociopolitiques qui ont conduit à la guerre. Selon le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, « le changement climatique est désormais considéré comme le facteur clé qui accélère tous les autres facteurs de déplacement forcé ». 

Les personnes déplacées ressentent plus que les autres les effets du changement climatique. Le cyclone Idai au Mozambique, au Zimbabwe et au Malawi vient de le montrer. Le Service Jésuite des Réfugiés a pu constater directement l’impact de ce cataclysme sur les réfugiés que nous servons dans le camp de Tongogara au Zimbabwe, où vivent plus de 10 000 personnes dont la majorité a fui la violence en République démocratique du Congo. Beaucoup de ces réfugiés avaient survécu à la violence et à la persécution, et leur nouveau foyer a été rasé par la tempête. 

 Quel est le statut juridique des personnes déplacées par le changement climatique ? 

Le droit international ne confère pas le statut de réfugiés aux personnes déplacées par le climat; c’est dire que ces personnes ne jouissent pas de la même reconnaissance ou de la même protection que celles qui fuient la persécution, la guerre ou la violence. 

Bien que les besoins des personnes déplacées de force par le climat soient aussi grands que ceux de n’importe quel réfugié, et même si nul ne les conteste, les réfugiés climatiques ne sont toujours pas officiellement reconnus. 

 Où sont les réfugiés climatiques ? 

Aucune région n’est à l’abri des retombées du changement climatique, mais il y a des régions particulièrement touchées. Dans certaines parties du Pacifique, le niveau de la mer s’est élevé de quatre fois la moyenne mondiale. Selon le HCR, en 2015, 85 pour cent des personnes déplacées par des cataclysmes se trouvaient en Asie du Sud et de l’Est. Cette année-là, le Tuvalu et le Vanuatu ont vu 25 % et 55 % de leurs populations déplacées par le cyclone Pam. Quand le cyclone Komen a frappé l’Inde et le Myanmar plus tard cette année-là, ce sont respectivement 1,2 million et 1,6 million de personnes qui ont été déplacées. 

Les pays à revenu faible et moyen inférieur connaissent le plus de déplacements liés aux cataclysmes, y compris dans le contexte du changement climatique. 

 Que nous apprend la doctrine sociale catholique sur les réfugiés climatiques ? 

Le changement climatique et l’accueil des migrants sont des questions que le Saint-Père juge prioritaires à notre époque. Dans son encyclique Laudato Si’, le pape François fait le lien entre les deux enjeux en soulignant que le climat pousse les gens, surtout les pauvres, à quitter leurs foyers. « L’augmentation du nombre de migrants fuyant la misère, accrue par la dégradation environnementale, est tragique », écrit-il, et il nous appelle toutes et tous à assumer la responsabilité de nos frères et sœurs frappés de la sorte. 

 Des gens font la queue pour obtenir de la nourriture dans un camp pour personnes déplacées à la suite du cyclone Idai à Beira, au Mozambique, le 30 mars 2019. (CNS photo/Zohra Bensemra, Reuters) 

 Quelles mesures pouvons-nous donc prendre pour répondre aux besoins des personnes déplacées de force par le climat ? 

L’éducation. Nous pouvons faire connaître le témoignage des personnes directement touchées par les modifications des régimes climatiques mondiaux. Des millions de personnes ont déjà été déplacées de force par des catastrophes liées au climat, et nous pouvons partager l’histoire de nos frères et sœurs qui souffrent, qu’ils aient tout perdu à cause des inondations au Bangladesh ou à Houston, ou qu’ils soient affamés par des sécheresses récurrentes. 

Le plaidoyer. Le Pacte mondial sur la migration de l’ONU traite spécifiquement de l’urgence de s’attaquer au problème croissant des migrations climatiques. Il faut exhorter nos élus à participer de nouveau aux efforts internationaux pour répondre au changement climatique. 

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