« Le mal, nous le rencontrons et l’éprouvons tous dans nos vies personnelles, que ce soit le mal physique, qui est la souffrance, ou que ce soit le mal dit moral, sous la forme de la faute, de l’offense que nous subissons de la part d’autrui, voire de nous-même, mais aussi le mal que nous faisons, ces fautes que notre propre conscience réprouve. Déjà cette réalité du mal sous ses différentes formes nous dérange et nous trouble, inquiète notre pensée, qui cherche et demande même une cause, une justification de cet échec de notre action. Pourquoi la souffrance d’un enfant innocent ? Pourquoi la torture? Sur ces questions angoissantes, différentes approches et même certaines réponses ont été apportées par les traditions culturelles, religieuses, philosophiques, dont nous avons hérité.
Plus concrètement, dans notre existence personnelle, sommes-nous voués à l’impuissance ? Si la réalité du mal décourage notre pensée logique, la seule attitude ouverte à nous serait-elle de le combattre dans toutes ses manifestations, selon la mesure de nos faibles moyens ?
Voilà les quelques pistes de réflexion de ce colloque », lit-on sur le programme de ce colloque.
Auteur bien connu des catholiques québécois pour ses réflexions publiées dans le Prions en Église, le théologien Jacques Lison réfléchira à la question de l’acceptabilité de la théodicée traditionnelle, dans le sillage de son récent ouvrage à ce sujet (Le bon Dieu permet-il vraiment le mal?), publié aux éditons Novalis. Chargé de cours à l’université Concordia et ex-directeur de l’Office de la pastorale sociale de l’archidiocèse de Montréal, Brian McDonough présentera la pensée de Lonergan sur le mal. Estelle Drouvin et Carole Joly expliqueront de quelle manière la justice réparatrice affronte et transforme le problème du mal.
À propos de Bernard Lonergan SJ
Né à Buckingham (Gatineau) en 1904, Bernard Lonergan s’est joint à la Compagnie de Jésus en 1922, au terme de ses études au collège Loyola à Montréal. Il complète ensuite de brillantes études en philosophie et en théologie à l’Université Grégorienne de Rome (1933-1937), puis enseigne la philosophie, d’abord au collège de l’Immaculée-Conception de Montréal (1940-46), ensuite à Regis College (1947-1953), et puis, à la Grégorienne, son alma mater, de 1953 à 1964. « Au moment de sa disparition, en 1984, il avait reçu dix-sept doctorats honorifiques et était devenu Compagnon de l’Ordre du Canada et Fellow de la British Academy. Ses travaux se présentent, d’abord et avant tout, comme une profonde invitation à découvrir un processus dynamique à l’œuvre en nous-mêmes : un processus qui transforme nos questions, nos postulats, la façon dont nous imaginons et comprenons, et la façon dont nous veillons sur notre monde », lit-on sur le site web du Centre Longergan de l’Université.Saint-Paul d’Ottawa.