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Histoires

Le 25 octobre dernier, en marge du congrès de l’Association des médias catholiques et œcuméniques, notre collaborateur Frédéric Barriault a remporté un prix d’excellence remis par cette association pour son article consacré à la mémoire des luttes. « Des sources chrétiennes aux luttes sociales » a été publié dans l’édition de mai-juin 2018 de la Revue Relations.

Dans cet article, Frédéric revisite l’histoire du personnalisme chrétien et du christianisme social tels qu’ils se sont déployés dans le Québec des années 1930-1960, c’est-à-dire en amont et en aval de la Révolution tranquille et du Concile Vatican II. Il appréhende aussi cet héritage avec les yeux d’un chrétien issu de la génération X — une génération écartelée entre le nihilisme autodestructeur du No Future et l’insatiable soif de transcendance et de transformation sociale de l’altermondialisme; celle postulant qu’un autre monde soit possible.

Nous reproduisons ci-dessous quelques extraits de la conclusion de son article :

« Il est assez significatif que la plupart des historiens et sociologues ayant exhumé l’héritage personnaliste soient issus de ma génération, la génération X, celle du No Future, née au pinacle de la guerre froide, au plus fort de la terreur nucléaire, des missiles Cruise à la catastrophe de Tchernobyl. Génération qui a grandi, aussi, au plus fort de l’assaut néolibéral contre l’État-providence, à la faveur du thatchérisme, du reaganisme et de ses variantes québécoise et canadienne. Génération n’ayant connu qu’un Québec frileux, en panne d’idéaux et de projets de société, plus encore au lendemain des deux échecs référendaires. Génération, enfin, ayant goûté aux fruits amers d’une modernité libérale, rationaliste, technocratique et instrumentale qui promettait à tous la liberté, l’égalité et la libération, sans jamais arriver à remplir cette promesse. Et ce, tout en se montrant incapable de répondre aux questions existentielles de nos contemporains ; incapable d’être porteuse de sens ; incapable d’insuffler un supplément d’âme à nos projets de société. D’où le nihilisme autodestructeur qui fut porté par plusieurs membres de ma génération, celle de Sid Vicious, de Trainspotting et de Dédé Fortin ».

[…]

« Et pourtant, pour qui sait être attentif aux signes des temps – pour employer ici le langage de Vatican II – force est de constater que le sel et le levain sont encore à l’œuvre dans le tréfonds de la pâte humaine. L’espérance (chrétienne ?) refuse de courber l’échine. Un vent de révolte gronde ici et là. Nos contemporains sont nombreux à dire haut et fort qu’un autre monde est possible. Et qu’il faut urgemment remettre la dignité de la personne humaine au cœur de nos préoccupations face aux logiques marchandes, technocratiques et totalitaires qui écrasent, humilient et déshumanisent. Rendant ainsi hommage, sans doute sans le savoir, aux intuitions prophétiques des personnalistes chrétiens. »

D’autres collaborateurs de la Province et du Centre justice et foi ont aussi été honorés lors de cette soirée. L’éditorial de Jean-Claude Ravet intitulé « Pour une insurrection non-violente » publié dans l’édition de janvier-février de la revue Relations faisait partie des textes finalistes dans la catégorie Opinion. Le dossier « Le corps obsolète? L’idéologie transhumaniste en question » publié dans le numéro 792 de la revue Relations était également l’un des finalistes, cette fois dans la catégorie Dossier. Signalons enfin que l’émission Foi et Turbulences, à laquelle contribuent nos collaborateurs Frédéric Barriault, Jean-Claude Ravet et Louis Rousseau, a remporté le prix d’excellence dans la catégorie Émission de radio.

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