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Histoires

«Les crimes d’abus sexuel offensent Notre Seigneur, causent des dommages physiques, psychologiques et spirituels aux victimes et portent atteinte à la communauté des fidèles. Pour que ces phénomènes, sous toutes leurs formes, ne se reproduisent plus, il faut une conversion continue et profonde des cœurs, attestée par des actions concrètes et efficaces qui impliquent chacun dans l’Eglise.» Le pape François a joint le geste à la parole en publiant le 9 mai dernier le Motu proprio «Vos estis lux mundi».

De nouvelles normes pour toute l’Église

Les procédures détaillées dans le Motu proprio s’appliquent de manière universelle afin de «prévenir et contrer ces crimes qui trahissent la confiance des fidèles», pour protéger les mineurs et les personnes vulnérables. Quelles sont donc certaines de ces nouvelles normes ?

D’abord, la fin de la culture du secret. «Chaque fois qu’un clerc ou qu’un membre d’un Institut de vie consacrée ou d’une Société de vie apostolique a connaissance d’une information» à propos d’abus sexuel ou de couverture de tels abus, il a désormais «l’obligation de le signaler sans délais.»

Ensuite, le besoin de mettre en place en l’espace d’un an «un ou plusieurs dispositifs stables et facilement accessibles au public pour permettre de présenter des signalements, notamment à travers l’institution d’un bureau ecclésiastique approprié.»

Enfin, une procédure claire dans le cas où le signalement porte sur un évêque, avec des enquêtes qui doivent être conclues en 90 jours. «Avec ce document», explique le cardinal Ouellet, «nous ne demandons pas plus que ce que nos prêtres nous demandent depuis des années et ce fait touche à un sujet auquel le Pape tient fermement : non seulement il ne doit pas y avoir de cléricalisme, mais pas même un « élitisme » parmi nous. »

Selon Mgr Patrick Valdrini, avec ce Motu proprio, le devoir des membres ordonnés de l’Église face aux abus sexuels n’est plus seulement moral, mais juridique.  C’est selon lui un «beau texte, il a le mérite de la vérité, il demande à tous ceux qui vont le lire de bien prendre conscience de leur responsabilité et sur le plan juridique, je crois qu’il peut être cité comme un modèle de définition des devoirs et des droits des personnes avec certitude.»

Les jésuites canadiens alignés avec le Pape

Les jésuites du Canada sont déjà en train de modifier leur politique provinciale pour répondre à cet enjeu des abus dans l’Église. Ils ont également déjà publié un document de réflexion sur le sujet. En plus d’inviter à la réflexion et à une conversion ecclésiale, ce document de réflexion a mis en place plusieurs éléments qui ont été instrumentalisés par le Motu proprio, tel que le besoin d’enraciner «la culture de la transparence pour lutter contre les abus », la lutte contre le cléricalisme et la consultation d’experts laïcs. Comme l’a récemment dit le P. Gilles Mongeau dans une entrevue accordée à Église en Sortie par rapport au document de réflexion, «il y a des laïcs compétents, indépendants, qui peuvent nous aider à comprendre l’ampleur de la situation. On a des experts qui aiment l’église, demandons-leur de contribuer activement.»

Selon le Provincial Erik Oland, ce document est important pour «aider les communautés locales et les œuvres jésuites à s’engager dans un processus de conversation spirituelle qui explore certaines des causes de la crise et qui les aide à redécouvrir des outils fondamentaux du discernement ignatien, susceptibles de nous aider à choisir et à appliquer une réponse évangélique qui stimule la conversion ecclésiale demandée par le pape François.»

Puisant abondamment dans les Exercices spirituels, ce document tâche de dégager des pistes de guérison afin de rendre possible cette conversion ecclésiale. Centrant sa démarche sur l’accueil et l’écoute des victimes, il en appelle à la responsabilité et à la solidarité de tous les baptisés à l’égard de celles et ceux dont la dignité humaine a été brisée par les membres de l’Église.

Le document propose aussi des voies de sortie aux péchés structurels ayant rendu possible ces abus. Il plaide également en faveur de l’égalité de tous les baptisés, d’une meilleure intégration des laïques au sein des instances décisionnelles de l’Église et du développement d’une foi adulte chez tous les membres du peuple de Dieu. Afin de limiter l’emprise des abus de pouvoir qui se profilent trop souvent « derrière » les abus sexuels.

 

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