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Histoires

L’attentat meurtrier perpétré à la Grande mosquée de Québec le 29 janvier 2017 hante encore les esprits d’un grand nombre de Québécois et de Canadiens. Il donna l’occasion de réfléchir collectivement à l’engrenage de la haine et de la violence islamophobes. Et aussi de chercher des voies de sortie à cette spirale d’intolérance. Depuis plusieurs décennies, diverses œuvres jésuites — dont le Centre justice et foi – tâchent de contribuer à la compréhension mutuelle, par le biais du dialogue interculturel et interreligieux.

Le Centre justice et foi et la lutte à l’islamophobie

La semaine dernière, deux cérémonies ont tâché d’honorer la mémoire des victimes de l’attentat de la Grande mosquée de Québec, la première à Montréal, à la bibliothèque Redpath de l’Université McGill, et la seconde, au Pavillon Alphonse-Desjardins de l’Université Laval. La Centre justice et foi (CJF) a contribué modestement mais non moins solidairement à ces deux cérémonies. D’abord par le biais de son exposition photographique QuébécoisEs, musulmanEs, et après?, qui a été exposée en marge de ces cérémonies mémorielles. Ensuite par la présence de Mouloud Idir, responsable du secteur Vivre ensemble, à la commémoration montréalaise, où il a interpellé la classe politique à propos du climat d’islamophobie qui continue de sévir dans la société.

Depuis plusieurs années, le CJF lutte contre l’intolérance et l’islamophobie, tantôt par le biais de prises de position à ce sujet, tantôt par le biais de rencontres et d’activités publiques favorisant le dialogue interculturel et interreligieux. L’exposition QuébécoisEs, musulmanEs, et après? est en un bel exemple. Cette exposition photographique s’intéresse à la vie professionnelle, spirituelle et quotidienne de nos concitoyens et concitoyennes de confession musulmane, afin de désamorcer les clichés et stéréotypes accolés à ces personnes et à leur religion. Bref, à présenter les musulmanes et musulmans d’ici dans leur simplicité, leur diversité, leur complexité, redonnant à ceux-ci toute leur épaisseur humaine.

Le Centre justice et foi contribue aussi au dialogue interculturel par le biais de sa tournée sur la diversité musulmane montréalaise. Au terme d’une visite guidée et animée permettant aux participants de découvrir certains lieux associés à la présence musulmane à Montréal, le public est invité à entendre les récits de vie d’hommes et de femmes de confession musulmane. Cela contribue à déconstruire bien des clichés et stéréotypes à propos des musulmans.

Le CJF incarne aussi à sa manière la spiritualité de la rencontre dont le pape François s’est fait le chantre. Notamment par le biais du groupe féministe de dialogue islamo-chrétien Maria’M. Par-delà les différences théologiques parfois indépassables existe la possibilité d’une amitié proprement transcendante, c’est-à-dire capable d’en faire abstraction pour miser sur ce qui rassemble ces femmes chrétiennes et musulmanes. La lutte au sexisme et au patriarcat, par exemple.

La Compagnie de Jésus et le dialogue interreligieux

Le dialogue interreligieux a une très longue histoire dans la vie de la Compagnie de Jésus. Les jésuites se sont en effet distingués de certains de leurs confères missionnaires par une pratique parfois radicale de l’inculturation du christianisme. Et par un désir de mieux comprendre la culture et l’univers religieux des peuples qu’ils tâchaient (certes) d’évangéliser.

Cette tradition d’inculturation s’est aussi conjuguée à un désir de rompre avec l’attitude méprisante et intolérante de l’Église d’autrefois avec les traditions religieuses non-catholiques et non-chrétiennes, particulièrement les juifs, et plus encore au lendemain de la Shoah. L’époque du Concile Vatican II a ici été essentielle dans le rejet de ces attitudes méprisantes et mortifères. Outre l’engagement personnel du pape Jean XXIII sur la délicate question de la lutte à l’antijudaïsme et l’antisémitisme catholiques, signalons le rôle décisif de deux jésuites dans l’élaboration de la déclaration Nostra Aetate de Vatican II : le cardinal Augustin Bea SJ et le théologien John Courtney Murray SJ. Auquel on peut également joindre le théologien canadien Gregory Baum qui bien de non-jésuite, a joué un rôle-clé dans l’élaboration de ce texte fondateur. Promoteur du dialogue entre juifs et chrétiens au Canada, notre regretté compagnon Stéphane Valiquette est aussi un illustre représentant de cette tradition de dialogue interreligieux. Tout comme d’ailleurs le jésuite italien Paolo dall’Oglio, promoteur du dialogue islamo-chrétien et fondateur du monastère de Mar Moussa, en Syrie.

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