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Histoires

Canonisation de Mère Marie de l’Incarnation et Mgr François de Montmorency Laval.

Marie de l’Incarnation

La Bienheureuse Marie de l’Incarnation (1599-1672), ursuline mystique de Tours et de Québec, a été béatifiée par le pape Jean-Paul II en 1980 et canonisée par le pape François le 3 avril 2014.

Bossuet la proclamait la « Thérèse » de la Nouvelle-France. Ses écrits remarquables et son oeuvre de missionnaire au XVIIe siècle en font une de ces femmes qui ont su s’imposer dans une société et un Eglise qui leur laissait peu de place. Henri Brémond a contribué à sa popularité croissante depuis un quart de siècle.

Aujourd’hui elle suscite l’intérêt de nombreuses personnes et de groupes. Des équipes de recherches se consacrent à l’étude des ses écrits. Sa figure spirituelle, sa densité humaine et sa solidité psychologique continuent de fasciner les contemporains.

Hermann Giguère
professeur associé d’histoire de la spiritualité
et de théologie spirituelle
Faculté de théologie et de siences religieuses
Université Laval, Québec
responsable de cette page web
Voir dans Le Soleil de Québec
Voir « Les Ursulines – biographie de Marie de l’Incarnation

 

François de Montmorency Laval

Mgr Laval fut le premier évêque de Québec, ce prêtre missionnaire a été associé de près aux tout débuts de ce qui deviendra la Société des Missions Etrangères de Paris (MEP).

Peu après avoir vu le jour, François de Laval est baptisé le 30 avril 1623 en l’église Saint-Martin de Montigny-sur-Avre, du diocèse de Chartres. Est-ce le fait d’être baptisé du nom de « l’apôtre des Indes et du Japon », François Xavier, canonisé l’année précédente, en 1622, par le pape Grégoire XV ? Toujours est-il que ce fils de la haute noblesse, apparentée à Louis XIV, est archidiacre d’Evreux lorsqu’il entend parler de l’association formée à Paris par quelques jeunes prêtres désireux de se consacrer aux « missions dans les pays infidèles ».

Ces jeunes prêtres souhaitent inscrire leur apostolat dans le sillage de celui du jésuite Alexandre de Rhodes (1591-1660). Après plusieurs séjours en Asie, notamment en Cochinchine et au Tonkin, le jésuite a plaidé auprès du pape la nécessité de former un clergé autochtone pour les communautés chrétiennes naissantes de cette région du monde. Il explique que les catéchistes y sont de bonne volonté mais qu’il n’existe pas de prêtres autochtones, ce qui conduit à faire dépendre le christianisme de la présence du clergé portugais. Or, si les Cochinchinois font bon accueil au christianisme, ce n’est pas nécessairement le cas des gouvernements locaux. De plus, Alexandre de Rhodes déplore que les missionnaires soient trop liés au commerce des Portugais, au Japon notamment. Selon lui, une telle situation conduit à lier le sort des communautés chrétiennes aux fluctuations politiques et économiques du Portugal, dont la place-forte dans la région est Macao. Le missionnaire plaide auprès du pape pour la nomination d’un évêque in partibus pour la Cochinchine et le Tonkin, s’opposant ainsi à la domination politique et religieuse portugaise inscrite dans le cadre du padroado.

A force de persuasion et de patience, Alexandre de Rhodes obtient gain de cause et le pape Alexandre VII (1599-1667) nomme trois jeunes prêtres « vicaires apostoliques » en vue de créer un clergé autochtone bien formé et de s’adapter aux mœurs et coutumes du pays, sans ingérence dans les affaires politiques. Laval de Montmorency aurait aimé partir pour le Tonkin mais, sous l’influence de la couronne royale, il est nommé en 1658 vicaire apostolique pour la Nouvelle-France, au Canada ; il est ordonné évêque en l’abbaye de Saing-Germain-des-Près le 8 décembre 1658. Les deux autres Français sont Pierre Lambert de la Motte, nommé vicaire apostolique pour la Cochinchine, et François Pallu, nommé vicaire apostolique pour le Tonkin. Deux années plus tard, en 1660, viendra la nomination d’Ignace Cotolendi, vicaire apostolique pour Kiangnan (Nankin), en Chine. Les bases de ce qui deviendra le Séminaire des Missions Etrangères sont posées et, si Mgr Laval part pour le Canada, sa proximité spirituelle et amicale avec Msgr Pallu et Lambert de la Motte ne se démentira plus (Mgr Cotolendi mourra en janvier 1662, près de Machilipatnam, sur côte de l’Andhra Pradesh, alors qu’il est en route vers l’Asie de l’Est).

Mgr Laval arrive à Québec le 16 juin 1659. Le Concile de Trente vient de se clôturer, dont l’un des accents pastoraux est le renforcement de la formation des prêtres à travers l’institution de séminaires. Le jeune évêque a cœur de disposer de prêtres en nombre suffisant pour faire face à l’immensité du territoire de la Nouvelle-France. En 1663, il met sur pied le Séminaire des Missions Etrangères de Québec et fonde la communauté des prêtres du Séminaire de Québec. Manquant toutefois de prêtres et de ressources, il obtient des directeurs du Séminaire des Missions Etrangères à Paris un accord d’union entre les deux institutions. Accord qui ne sera rompu qu’après la prise du Québec par les Anglais en 1759, lesquels obligent à couper tous les liens avec la France. (Entre ces deux dates, quelque 90 prêtres des Missions Etrangères de Paris partiront au service de l’évangélisation en Amérique du Nord.)

En 1674, le vicariat apostolique de Nouvelle-France est élevé au rang de diocèse. Mgr Laval devient le premier évêque de Québec. Le territoire du diocèse inclue tous les territoires français et les régions non explorées par les Européens en Amérique du Nord, à l’exception des colonies britanniques de Nouvelle-Angleterre et des colonies espagnoles de Floride, du Mexique et de Californie. De la baie d’Hudson aux bayous de Louisiane, le diocèse couvre plus de la moitié du continent !

La chronique dit de Mgr Laval qu’il est un voyageur infatigable, revenant quatre fois en France pour y trouver ressources financières et humaines. Il parcourt son diocèse en canot, à pied, en raquettes pour visiter les gens chez eux, se déplaçant sur le Saint-Laurent ou le Mississippi. Il porte une attention particulière aux indigènes dont il défend la dignité en combattant ceux qui leur vendent de l’alcool pour mieux les exploiter. Il va jusqu’à menacer d’excommunication les trafiquants d’eau-de-vie.

A l’âge de 60 ans, perclus d’infirmités, Mgr Laval rentre en France. Il remet sa démission le 24 janvier 1688 et obtient de Louis XIV de retourner dans son diocèse pour y finir ses jours. Il se retire alors au Séminaire de Québec, où il s’éteint le 6 mai 1708. Sa dépouille est inhumée dans la cathédrale.

Pour le P. Jacques Roberge, actuel supérieur général du Séminaire de Québec, la canonisation de Mgr Laval est « une grande joie et une immense grâce. Elle arrive comme une heureuse conclusion des fêtes du 350ème anniversaire de la fondation du Séminaire de Québec ». Joint par Eglises d’Asie, le supérieur général voit dans le geste du pape François la volonté de mettre l’accent sur « la nouvelle évangélisation », les trois nouveaux saints canonisés ce 3 avril « ayant tous trois été de grands missionnaires des Amériques qui ont fait œuvre, à leur époque, de ‘nouvelle évangélisation’ ». Le Séminaire de Québec, dont le nom officiel est demeuré celui de « Séminaire des Missions Etrangères », est l’un des deux grands séminaires du Québec ; il compte 15 étudiants. L’autre grand séminaire est celui des sulpiciens à Montréal, qui compte 16 étudiants.

Voir EDA

 

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