Le père Jean Gobeil s’est éteint, au début de la nuit du15 juillet, à la Résidence Notre-Dame de Richelieu. Il avait 91 ans. Il y a quelques années, il avait contracté un cancer au colon qui avait atteint les poumons. Jean avait quitté Sudbury pour rejoindre l’unité de soins de la résidence de Richelieu, en février 2020, en raison de son état de santé qui se dégradait de plus en plus. L’adaptation à son nouveau milieu de vie n’a pas été facile pour lui. Mais il l’a vécue positivement.
Il était né à Chicoutimi (Québec) le 4 janvier 1930. Il avait fait ses études classiques (secondaires et collégiales) au Séminaire de Chicoutimi. Avant d’entrer au noviciat du Sault-au-Récollet le 14 août 1951, il avait fait un séjour à l’hôpital Laval de Québec pour être soigné de la tuberculose. Il y avait fait la connaissance du Père René Paquin, qui recevait les mêmes soins et qui était missionnaire au Proche-Orient (en Égypte). Il en avait gardé un très bon souvenir. C’est peut-être l’exemple de ce jésuite qui l’avait inspiré à demander à trois reprises, au cours de sa formation, à être envoyé en mission à l’étranger.
Après son noviciat et une année de juvénat, il avait fait une année de régence au Collège Saint-Ignace de Montréal, où il enseigna les mathématiques. Il étudia ensuite la philosophie, de 1955 à 1957, au Regis College de Toronto. Puis, il fit deux autres années de régence au Collège Saint-Ignace, avant de poursuivre ses études en théologie au Scolasticat de l’Immaculée-Conception, à Montréal, de 1959 à 1963. Il fut ordonné prêtre le 21 juin 1962 en l’église de l’Immaculée-Conception par le cardinal Paul-Émile Léger, archevêque de Montréal. Avant son troisième an, qu’il fit en Belgique, en 1965-66, il enseigna, durant deux ans les sciences religieuses à l’Université de Sudbury. Tout au long de sa formation, Jean suivit assidument des cours d’été : d’abord en mathématiques (à l’Université de Montréal et à l’Université Columbia, aux USA) et, après sa théologie, il étudia en ecclésiologie et en études bibliques, à l’Université de San Francisco.
Jean était un homme studieux et d’une grande curiosité intellectuelle. Il resta en Belgique, un an après son troisième an, pour suivre des cours sur la psychologie religieuse et l’oecuménisme, à l’Université de Louvain. Tout au long de ses années d’enseignement à l’Université de Sudbury (de 1967 à 1996), il approfondit ses connaissances dans le domaine de la Bible et de la patrologie et il s’intéressa aux Amérindiens, à leur culture et à leurs traditions religieuses, non seulement au Canada, mais également au Mexique. Malgré une santé plutôt fragile, il ne refusait jamais de remplir d’autres tâches qui lui étaient proposées. Juste après son départ de l’université, les autorités lui décernèrent un doctorat honoris causa en sciences religieuses.
Les années qu’il passa à la Villa Loyola (de 1996 à 2020) furent bien remplies. En plus d’assumer la direction des activités spirituelles qui y avaient lieu, durant plus de vingt ans, il continua à donner des cours à l’université et ailleurs. Durant plusieurs années, Il présenta sur l’Internet, avec le P. Jean-Louis D’Aragon en particulier, des commentaires sur les textes de la
Parole de Dieu de la liturgie quotidienne pour un très large public. À la Villa, il s’occupait de l’entretien de la propriété et faisait encore bien d’autres choses. À l’occasion de ses 85 ans, un confrère et ami avait rendu de Jean ce témoignage : qu’il était « un jésuite qui vieillit en cultivant le savoir, la santé et la sainteté ».
Jean Gobeil laisse derrière lui quelques parents et beaucoup d’amis et de connaissances. Ses funérailles seront célébrées en présence de ses cendres, à une date qui n’est pas encore arrêtée, à l’église Sainte-Anne de Sudbury.