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In Memoriam

Décédé le 24 octobre 2013
Exposé mercredi 30 octobre à partir de 10h00
Funérailles mercredi 30 octobre à 14h00
À la Résidence Notre-Dame de Richelieu, le  jeudi, 24 octobre 2013, est décédé à l’âge de 90 ans, après 68 ans de vie religieuse, le père Jean-Paul Bellemare, s.j.

Né à Shawinigan, il était le fils d’Adem Bellemare et d’Irène Gélinas, il fit ses études secondaires et collégiales au Séminaire de Trois-Rivières et entra chez les jésuites en 1945. Il fut ordonné prêtre en 1957 à Montréal. Il fit par la suite des études en administration et en économie à la New York University, dont il obtint un MBA.

De 1961 à  1965, il fut directeur des services financiers du Collège universitaire des jésuites à Sudbury, puis il fut professeur des sciences administratives à l’Université du Québec à Trois-Rivières, de 1967 à 1994. Il exerça son ministère sacerdotal durant de nombreuses années auprès des carmélites de Trois-Rivières.

Outre ses confrères jésuites, il laisse dans le deuil son frère Michel (Lucie Girard), ses sœurs Julienne (André Pronovost) et Camille (Emmanuel Bélanger), une belle-sœur Jeannine Dupont (feu René Bellemare) et un beau-frère Clovis Hénault (feu Gertrude Bellemare), des neveux et nièces et de nombreux amis. Le corps sera exposé à la chapelle de la
Résidence Notre-Dame de Richelieu
460, 1ère Rue, Richelieu
le mercredi, 30 octobre 2013, à partir de 10h.
Les funérailles y seront célébrées le même jour, à 14h.

Au lieu de fleurs, des dons à l’Aide aux Jésuites canadiens (25, rue Jarry Ouest, Montréal H2P 1S6) seraient appréciés.


Nécrologie

Le père Jean-Paul Bellemare s’est éteint tôt le matin du 24 octobre, à l’infirmerie de Richelieu. Il souffrait d’un cancer au pancréas depuis un certain temps et il avait fait le choix de laisser le mal suivre son cours. Au moment de la fermeture de la résidence de Trois-Rivières, Il était venu demeurer à Richelieu avec Jacques Chênevert, au printemps de 2009.

Jean-Paul est né à Shawinigan le 8 mai 1923. Il fit ses études secondaires et collégiales au Séminaire de Trois-Rivières de 1937 à 1945.  Il entra au noviciat  de la Compagnie, au Sault-au-Récollet, le 14 août 1945. Après avoir prononcé ses premiers vœux, il suivit  la première étape des études (lettres et philosophie) et il obtint la licence en philosophie en 1951, au Collège de l’Immaculée-Conception. Il fit deux ans de régence au Collège Brébeuf comme adjoint du préfet de discipline et une année au Collège Sainte-Marie comme adjoint du préfet chez les grands. Il étudia la théologie à Montréal de 1954 à 1958 et fut ordonné prêtre à l’église de l’Immaculée-Conception le 21 juin 1957 par M. Le Cardinal Paul-Émile Léger. Dès la fin de sa théologie, il fit son troisième an à Cleveland en 1958-59 et il commença, sitôt après, des études en économie et management  à la New York University, qu’il poursuivit en deux temps : de 1959 à 1961 et de 1965 à 1967. Il obtint un MBA en 1961 ; mais il choisit de ne pas rédiger de thèse même s’il avait répondu à toutes les autres exigences requises pour un doctorat.

Jean-Paul commença sa carrière universitaire à Sudbury (de 1961 à 1965). C’est  à Trois-Rivières, cependant, qu’il mit à contribution ses  compétences de pédagogue et de spécialiste de la gestion, aussi bien à l’UQTR  qu’auprès du monde des affaires. Durant toutes ses années où il résida à Trois-Rivières (de 1967 à 2009), il ne se cantonna pas au management. Il fut aussi très présent en tant que pasteur, conseiller et directeur spirituel auprès du clergé diocésain et de plusieurs congrégations religieuses.

À l’occasion de ses 50 ans de vie dans la Compagnie, Jean-Paul écrivait, le17 août 1995, au provincial, Jean Bellefeuille, en réponse à la lettre qu’il avait reçue :

Je crois que la formation de quelques milliers d’étudiants, quelques milliers de cadres, les nombreuses consultations, le développement industriel et organisationnel fut une contribution socio-économique valable malgré mes limites. Vraiment, j’ai eu comme objectif d’aider les canadiens français à relever leur niveau de vie, avoir accès aux postes de cadres, à créer des entreprises, des emplois… Mais j’avais une autre préoccupation : comment mettre au service de l’Église, des communautés religieuses, des organismes religieux, la science du mangement, son art sa pratique ?… J’ai donné des conférences sur les responsabilités et le fonctionnement des conseils, des sessions de formation, des retraites…Je n’ai jamais arrêté de faire du ministère soit en paroisse, dans des communautés et tout particulièrement au Carmel.

Jean-Paul Bellemare était un homme fort et un religieux aux convictions solides. Il l’a montré jusqu’à ses derniers moments, dans sa manière de faire face au mal qui l’a emporté.

Lui survivent son frère Michel, ses sœurs Julienne et Camille,  des neveux et des nièces ainsi que d’autres parents et de nombreux amis. Le corps sera exposé à la chapelle de la Résidence Notre-Dame de Richelieu, avant le service funèbre qui sera célébré à 14 heures, le mercredi, 30 octobre. L’eucharistie sera présidée par  Jean-Guy Bilodeau, supérieur de la communauté de Richelieu, et l’homélie sera prononcée par Julien Naud.

 

HOMÉLIE POUR LES FUNÉRAILLES  DE

JEAN-PAUL BELLEMARE

Ceux qui ont connu Jean-Paul Bellemare à l’une ou l’autre des étapes de sa vie savent ou, du moins, ont pressenti qu’à travers ses nombreuses activités, se dégageait une personnalité forte et bien structurée, qui en assurait l’unité et la cohérence. C’est pourquoi, avant de rappeler quelques-unes des tâches qu’il a accomplies, permettez-moi de raconter une anecdote qui me paraît jeter un éclairage intéressant et juste sur l’homme et sur le sens de son travail.

Il était déjà malade et pleinement conscient que le verdict était inéluctable; je le rencontre alors qu’il distribuait les journaux tôt le matin. En me présentant le journal Le Devoir, il me dit avec un certain empressement : « Lis un article dans lequel l’auteur étudie le problème de la mort à la lumière de la doctrine d’Aristote dans son Éthique à Nicomaque. Durant mes études de philosophie, continue-t-il, j’ai étudié l’Éthique d’Aristote ». Or, pour ce dernier, le bonheur passe par les vertus et, en tout premier lieu, par le courage : le courage face aux difficultés de la vie, mais surtout le courage face à la mort. De fait, il est remarquable que ce que Jean-Paul retient, dans son curriculum vitae, de ses études philosophiques, ce sont deux travaux académiques : l’un sur la mort héroïque de Socrate et l’autre sur l’Éthique d’Aristote.

L’attitude de Jean-Paul durant sa dernière maladie est révélatrice, me semble-t-il, de ce qui fut le fil conducteur de son existence. Son courage devant la mort ne fut que la manifestation la plus évidente d’une attitude qu’il s’était forgée tout au long de sa vie.

Très tôt,  en même temps qu’il pratiquait plusieurs sports, de la natation à la boxe, il a développé une véritable éthique du travail. Dès l’adolescence, à Shawinigan, sa ville natale, dont il était très fier, il accomplissait des travaux généralement réservés aux adultes.

Ses études classiques, au Séminaire de Trois-Rivières, coïncident avec la Seconde Guerre Mondiale. Ses activités parascolaires sont nombreuses et variées, mais centrées surtout sur l’organisation des sports et sur la vie militaire. C’est à l’occasion d’un cours de qualification d’officier qu’il fait la connaissance du Général Vanier, l’homme, dit-il, qui l’a sans doute le plus impressionné. Dès la fin de ses Éléments Latins, il prend une décision à laquelle il sera fidèle toute sa vie : il abandonne la lecture des romans et la remplace par celle de lectures sérieuses qui lui font découvrir, entre autres, les écrits des Jésuites.

Sa formation jésuite terminée, il prend d’abord un MBA au Graduate School of Business de l’Université de New York puis, quelques années plus tard, il complète la scolarité du doctorat. Entre-temps, il travaille à l’Université de Sudbury, durant quatre ans, comme professeur, mais surtout comme assistant du recteur, au financement, à la construction et à l’organisation de l’Université.

Mais c’est surtout à Trois-Rivières qu’il déploya son activité, d’abord au Centre des Études Universitaires, où il fut appelé, tant comme professeur que comme doyen, à élaborer les programmes du baccalauréat en administration et en sciences comptables. Avec la fondation de l’UQTR, il continue son travail de professeur et d’administrateur et, durant toute sa carrière, il demeurera responsable de la section « Management ».

Pour mieux saisir ce qui animait sa vie professionnelle, sa discipline et sa probité, ce n’est pas à ses confidences qu’il faut faire appel; Jean-Paul était sur sa vie personnelle d’une extrême discrétion. Il faut plutôt se tourner vers sa façon de se comporter envers les autres. C’était quelqu’un sur lequel on pouvait compter. Très fidèle envers ses proches et ses amis, il accueillait avec empressement ceux qui avaient recours à ses conseils et à sa compétence. Économe de son temps, il était pourtant d’une grande générosité lorsqu’il s’agissait de venir en aide aux plus faibles, dans les circonstances ordinaires de la vie. Dans le choix des  cours qu’il a présentés, il faisait place aux valeurs humaines qu’il jugeait importantes : la justice, l’éthique des affaires, le rôle social de l’entreprise. Un travail pastoral a toujours accompagné sa tâche professionnelle, que ce soit comme conseiller auprès des personnes ou des institutions; comme aide dans les paroisses et les communautés religieuses; comme célébrant dans des maisons d’accueil pour personnes âgées; ou encore par sa présence auprès de personnes en deuil. D’une façon toute particulière, il fut durant trente-deux ans au service du Carmel de Trois-Rivières, ministère auquel il tenait plus que tout. Enfin, il était membre de la Thomas More Society. Il avait une admiration spéciale pour Thomas More, autant pour l’humaniste ami d’Érasme et pour le grand bourgeois nommé chancelier d’Angleterre par le roi Henri VIII, que surtout pour le saint martyr qui, pour demeurer fidèle à son Église et à sa conscience, a affronté avec un courage admirable la colère du roi, la réclusion dans la Tour de Londres et la mort par décapitation.

Pour terminer, je reviens à l’évangile que nous avons lu et qui exprime, d’une part, l’espérance qui a donné un sens à sa vie de travail et, de l’autre, l’abandon final en un Dieu fidèle et miséricordieux. « Restez en tenue de travail et gardez vos lampes allumées ». Comme un bon serviteur, Jean-Paul a veillé jusqu’à la fin. Avec lui, nous sommes confiants que « le Maître, à son tour, prendra la tenue de travail, le fera mettre à table et passera pour le servir ».

En un sens bien réel, nous lui disons : Adieu, Jean-Paul.

le 30 octobre 2013

Julien Naud, S.J.

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