Saint-Arnaud, Jean-Guy ( père )

Le père Jean-Guy Saint-Arnaud est décédé dans la matinée du vendredi 20 janvier 2023 à la Résidence Notre-Dame de Richelieu, où il demeurait depuis avril 2020. Il avait 88 ans. Il était atteint de la leucémie depuis quelques années.

Jean-Guy est né le 31 décembre1934, à Montréal. Il avait faits es études secondaires et collégiales au Collège Saint-Ignace, à Montréal, avant d’entrer au noviciat de la Compagnie de Jésus le 14 août 1954. Après avoir prononcé ses premiers vœux, il avait suivi, à Montréal, le cursus de la première étape des études de l’époque: deux années consacrées aux lettres anciennes et modernes (1956-58) et trois ans à la philosophie(1959-61).Il fit ensuite trois ans de régence au Collège de Saint-Boniface, au Manitoba, où il enseigna la philosophie, de 1961 à 1964.À la fin de la troisième année d’études en théologie, auxFacultés universitaires de de la Compagnie, à Montréal, il fut ordonné prêtre à l’église de l’Immaculée-Conception, le 10juin 1967, par Mgr Adolphe Proulx, évêque du diocèse d’Alexandria-Cornwall. Sitôt terminées ses études en théologie, en 1968, il s’inscrivit au troisième cycle à l’Université de Strasbourg en vue d’obtenir un doctorat en sciences religieuses. Sa thèse, qu’il défendit à la fin de juin 1970, portait sur John Henry Newman : un théologien et un penseur qu’il fréquentait depuis le début de ses études dans la Compagnie et sur lequel il avait fait porter son mémoire de licence en philosophie et celui de licence en théologie. Newman l’inspirera tout au long de sa vie apostolique dans sa réflexion sur la foi et l’incroyance.

Son parcours apostolique se divise en trois temps: l’enseignement de la philosophie et la direction des études collégiales au Collège Brébeuf, de 1970 à 1976; son engagement au Centre de spiritualité Manrèse, à Québec, avec Gilles Cusson, où il veilla sur la bonne marche du centre, en enseignant la manière de donner les Exercices spirituels tout en les donnant et en accompagnant des stagiaires. Cela de 1976 à 1999. Dans la troisième étape de sa vie active, de 1999 à 2019, il consacra son temps à l’écriture, à la direction de retraites de huit et de trente jours, à l’animation de chapitres de congrégations générales et provinciales au Canada et ailleurs dans le monde. Il donnait aussi occasionnellement des conférences et il recevait des personnes en accompagnement spirituel. Jean-Guy était un pédagogue très doué, qui s’exprimait clairement et simplement, en utilisant des formules originales et en émaillant ses propos de mots d’esprit et de plaisanteries subtiles, qui retenaient l’attention de son auditoire.

Jean-Guy avait un grand amour de la Compagnie, qui s’exprimait dans l’attention qu’il portait à l’étude des textes fondateurs et des décrets des congrégations générales. Il a été le supérieur de deux petites communautés jésuites à Québec. Dans les six ouvrages qu’il a publiés, en plus de sa thèse de doctorat qui avait pour titre Newman et l’incroyance, il a traité de sujets qu’il avait d’abord abordés dans son enseignement, dont celui du discernement spirituel, qui lui tenait particulièrement à cœur (voir son livre intitulé Où veux-tu m’emporter Seigneur?). Jean-Guy a aussi écrit de nombreux articles dans Les cahiers de spiritualité ignatienne, dont il a été le directeur durant cinq ans.

À l’occasion de ses cinquante ans de vie dans la Compagnie, en 2004, le Père Kolvenbach, alors supérieur général, avait souligné, dans une lettre, ce qu’il avait accompli dans son service apostolique. Il lui disait entre autres choses: «Votre activité vous a fait voyager au Québec et à l’étranger et vous amis en contact avec plusieurs Églises localeset leurs membres. Vous avez été disponible pour leur prodiguer la Parole de Dieu et les inviter à s’attacher àl’essentiel, la personne du Christ. Au nom de la Compagnie, soyez remercié d’avoir aidé ceux et celles qui se sont adressés à vous afin de mieux connaître les exigences et l’importance d’une vie spirituelle authentique».