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Histoires

Directeur du centre d’analyse sociale des jésuites au Honduras et de Radio Progresso, notre compagnon hondurien Ismael Moreno SJ (dit Padre Melo), considéré comme un champion de la justice, vient de publier une très bonne analyse au sujet de la Caravane des migrants, partie du Honduras il y a quelques semaines.
Voici quelques-unes des idées clés.

Qui est derrière ce mouvement?

C’est un phénomène social mené par des milliers de colons ruraux et urbains appauvris qui se manifeste par de grandes et massives caravanes spontanées et improvisées, sans autre organisation que les rudiments de la survie et la décision manifeste de se rendre au nord du territoire des États-Unis.

Chaque jour, le nombre de personnes qui partent est comparable à celui de personnes qui s’ajoutent. Cette caravane quotidienne a été silencieuse, sèche, discrète, privée, invisible et même honteuse.

Comment expliquer cet exode?

Premier facteur : une dépendance extrême à l’extérieur du pays où on cherche les réponses et les solutions

C’est un mouvement spontané en quête de la terre promise. Ce n’est pas un mouvement anti-système massif. C’est une avalanche intra-systémique de personnes dépossédées qui continuent à chercher, au Nord, l’accomplissement de ce rêve de consommation qui a viré au cauchemar au Honduras.

Ces migrants affamés ne savent pas que leur initiative bouleverse le système. Ce qu’ils font, c’est chercher au centre du système une réponse à leurs besoins et à leurs problèmes.

Deuxième facteur: une société coincée dans sa lutte pour la survie

L’exode massif de ces Honduriens n’est pas structuré. Il ne s’agit que d’un groupe d’individus à la recherche d’une vie meilleure aux États-Unis et qui voyagent en groupe parce que ça leur procure une protection mutuelle.

Tout le monde proteste contre le gouvernement, mais lorsqu’il s’agit de chercher des solutions communes, on laisse les autres s’en occuper. La sortie massive vers le nord révèle que les gens ne font toujours pas confiance aux autres et à la communauté.

C’est un rejet exprimé envers les organisations, les partis politiques et les institutions de toutes sortes. La sortie massive est l’échec de tout type de réaction publique et le triomphe retentissant d’une réaction individualiste.

Troisième facteur: une société qui opte pour la relation verticale au détriment des relations horizontales.

Les gens cherchent à « monter », vers le nord, vers le haut. Leur regard est fixé vers l’extérieur et ils cessent de regarder de côté. Tout le monde marche, avance de son pas, sans être conscient de ceux qui sont à leurs côtés. C’est le syndrome de la « république bananière » moussé par les Américains et qui les place en attente du retour des Blancs.

C’est le paradigme du pouvoir, du patriarche, du « caudillo » dans le cas hondurien. Le caudillo est censé résoudre son problème personnel ou familial; le leader qui résout les problèmes en échange de loyauté.

Padre Melo invite la communauté internationale, de même que les mouvements sociaux nord-américains à écouter attentivement les migrants; à être attentifs à leurs souffrances, désespérances et revendications. Il a appelle aussi à la concertation et à la mobilisation des mouvements sociaux transnationaux afin de contrecarrer les discours xénophobes et anti-migrants, et de dénoncer les agissements des gouvernements honduriens et étasuniens. Il invite également ces mêmes mouvements sociaux à soutenir et accueillir ces migrants à chaque étape de leur périple continental.

On peut lire ici le texte intégral de l’analyse de notre compagnon Ismael Moreno Coto SJ (anglais): The migrant caravan explained by Melo Moreno

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