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Histoires

L’Action de grâces nous rappelle les dons innombrables de Dieu et sa bonté infinie: de quoi susciter une gratitude de tous les instants.

La gratitude, a écrit Thomas Merton « ne tient rien pour acquis, elle n’est jamais insensible; au contraire, elle s’éveille sans cesse à un émerveillement renouvelé en proclamant les louanges de la bonté de Dieu. C’est que la connaissance de Dieu chez la personne reconnaissante n’est pas affaire de ouï-dire, mais d’expérience. »

Comme il est facile de tenir pour acquises les choses, les personnes, notre santé, notre sécurité. Mais que survienne l’imprévu, qu’un tel, une telle ne soit plus là, que la santé s’effondre, qu’éclate la tragédie…  Sommes-nous prêts? Il est trop tard pour dire merci quand l’être cher, par exemple, a disparu.

J’ai découvert un court article sur la gratitude dans un numéro du magazine Canadian Running. Danielle Roberts y raconte l’expérience qu’elle a faite en courant le Relais par équipes entre Banff et Jasper. Elle a rencontré une jeune femme, Darla, qui lui a confié courir pour la Fondation canadienne des tumeurs cérébrales. La mère de Darla avait eu deux tumeurs au cerveau (je vous dis tout : moi aussi!), sa sœur une, et son père était mort du cancer.

En mesurant la douleur que Darla avait connue, Danielle éprouva un élan de gratitude qu’elle ajouta à ses raisons de courir. « La prochaine fois que tu courras, pense aux personnes et aux expériences pour lesquelles tu es reconnaissante. » Il y a des années que je fais à peu près ça.

On ne passe pas à travers une course de ce genre sans développer des astuces pour recharger sa motivation. J’avais l’habitude de dédier chaque kilomètre à une personne importante pour moi : des membres de ma famille, par exemple, des amis ou des étrangers dont je savais qu’ils avaient besoin de prière. Cette pratique détournait ma pensée de ce que ressentait mon corps ou des problèmes qui me hantaient.

En découvrant les grandes crises de notre monde et en entendant parler de personnes et de familles qui traversent des expériences étonnamment douloureuses, je sens monter en moi une onde de gratitude et d’humilité pour la vie relativement privilégiée qui est la mienne. Mes récriminations sont bien petites! Comment ne pas être reconnaissant pour tout ce que j’ai!

Certains auteurs spirituels affirment que la gratitude est le cœur même de la vie spirituelle. Un cœur reconnaissant n’a pas de place pour l’égoïsme ou la jalousie, la colère ou la mesquinerie. Et, nous le savons bien, la reconnaissance n’est pas le privilège de ceux qui jouissent d’une parfaite santé, d’une grande fortune et d’une existence protégée.

La pauvre mère célibataire, en proie au dénuement et à la violence, est souvent comblée d’une plus vive reconnaissance que celui qui a tout! L’attitude de cette femme irradie ses moindres gestes. Généreuse de ses quelques biens, elle répand l’amour autour d’elle.

Le grand malade sur son lit de mort est immensément reconnaissant pour la vie qu’il a eue et pour la façon dont sa maladie et sa mort imminente ont rapproché de ses proches en froid les uns avec les autres.

Nous célébrons le jour de l’Action de grâces. Belle occasion de songer à la gratitude. Mais ce jour n’est pas le seul où il convient de cultiver cet état d’esprit. Pratiquons une vigilance quotidienne et exprimons notre gratitude – pour tout ce que nous avons et pour tous ces actes de bonté que nous voyons accomplir autour de nous.

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