Forts de leur foi en la résurrection, les Jésuites du Canada se joignent à l’Église universelle pour porter le deuil du pape François.
Formé dans la tradition jésuite, le pape François a été un témoin de la vérité ; il s’exprimait avec clarté, même lorsque le message était difficile à entendre. Plutôt que de résoudre les tensions à la hâte, il se laissait guider par le long travail du discernement. Sa gouvernance était empreinte de patience, de prière et d’une profonde confiance en l’Esprit Saint. Il a invité l’Église à écouter d’abord avant de parler, à réconforter ceux qui souffrent et à rechercher la justice non pas comme un idéal abstrait, mais comme une réalité concrète.
Le pape François a confirmé les quatre Préférences apostoliques universelles (PAU) de la Compagnie de Jésus en 2019 et a ratifié notre mandat universel au sein de l’Église. Ces préférences – montrer la voie vers Dieu, marcher avec les exclus, cheminer avec les jeunes et prendre soin de notre maison commune – sont le fruit d’un processus mondial de prière et de réflexion.
Elles ont renforcé l’appel à approfondir notre identité spirituelle tout en nous engageant activement dans les œuvres de l’Église. Partout dans le monde, les institutions et les apostolats jésuites ont renouvelé leur orientation à la lumière de ces préférences. Le pape François nous a encouragés à veiller à ce que nos ministères ne se contentent pas de maintenir les structures du passé, mais qu’ils répondent de manière dynamique aux besoins de notre époque.
Au-delà de la redéfinition de notre mission, sa visite au Canada en 2022 a été un moment important. Bien plus qu’un événement, elle a reflété notre désir commun d’approfondir nos relations et de grandir ensemble.
Sa présence parmi les communautés autochtones, les chefs religieux et les fidèles de tout le pays a témoigné de sa volonté d’écouter et d’apprendre. Le pape François nous a montré que la réconciliation en Jésus est un cheminement et non une démarche ponctuelle, et qu’il faut faire preuve d’humilité et de courage pour le parcourir. Sa visite nous a incités à aller au-delà des mots et à agir concrètement pour la justice. Ce travail se poursuit, et les Jésuites du Canada réaffirment leur engagement à collaborer avec les peuples autochtones dans un esprit de solidarité.
J’ai été marqué par le pape François et son appel à « une Église pauvre, pour les pauvres ». Grâce à lui, j’en suis venu à considérer la justice et la réconciliation non pas comme une idée, ni comme une tâche à accomplir, mais comme une rencontre et une façon d’être. Son leadership m’a poussé à me demander si ma propre vie reflétait la compassion et l’humilité du Christ, en particulier dans les endroits où la dignité était la plus menacée et l’espoir le plus difficile à trouver. Marqué par son héritage, je maintiens mon engagement à me souvenir de ceux qui sont souvent oubliés et à me joindre à leurs combats.
Le pape François nous a montré que le leadership exigeait à la fois du courage et de la patience, et jusqu’à son dernier jour, il est resté un jésuite visionnaire et plein d’espérance.