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Histoires

Anciennement, tous les chemins menaient à Rome. Or, aujourd’hui, il semble que toutes les conversations mènent éventuellement à Trump. Ou Trudeau. Ou Ford. Jusqu’à tout récemment, la plupart des gens recevaient leurs nouvelles en deux doses quotidiennes, soit le matin et le soir. Et bien maintenant, grâce à la twittosphère (Twitterverse), c’est comme si vous étiez branché en permanence à une perfusion de cortisol qui stimule l’exaspération, la furie, l’anxiété, l’anomie totale et parfois même chacun de ces états.

J’ai lu que l’Organisation mondiale de la santé venait de catégoriser la dépendance aux jeux vidéo comme une pathologie. Je crois que pour ceux qui ont plus de 40 ans, la dépendance aux nouvelles est une affection plus débilitante.

Pour ma part, je lis trois quotidiens par jour et je vérifie les sites de nouvelles régulièrement; je ne suis donc pas un observateur impartial de ce phénomène. Ainsi, puisqu’il existe un site Wiki pour tout, j’ai recherché le processus recommandé par Wiki pour traiter la dépendance aux nouvelles.

Le Dr Wiki recommande trois étapes.

Premièrement, reconnaissez l’existence de votre problème et demandez à un membre de votre famille ou à un ami de vous dire quand vous êtes obsédé ou quand vous hyperventilez en raison du tout dernier gazouillis (tweet) présidentiel. Un conjoint serait idéal… en fait, votre conjoint vous « aide »  peut-être déjà dans ce cas… sauf que maintenant vous demandez de l’aide!

Deuxièmement, ciblez des périodes très limitées pour porter attention aux nouvelles.

Finalement, créez un bocal de « mots grossiers »  dans lequel vous placerez, disons, 5 $ chaque fois que vous dérogez aux deux étapes susmentionnées – et donnez votre argent, de temps en temps, à une cause louable… disons les Jésuites canadiens.

Alors, toutes les fois que vous regardez Twitter ou toutes les fois que vous devenez enragé à cause des propos insensés de Messieurs Trump, Trudeau ou Ford (ou les trois), vous perdez de l’argent mais un Jésuite poursuit ses études ou une personne reçoit des services ministériels.

En lisant les conseils judicieux du Dr Wiki, j’ai été saisi par le fait qu’avant l’ère de l’information, avant la radio, avant le téléphone et le télégraphe, avant le Pony Express et même avant les journaux – en fait, à une époque où les nouvelles se transmettaient essentiellement sous forme de « potins » (et il se peut que nous ne soyons pas si loin de cette époque bien que nous le pensions avec suffisance), Saint Ignace avait devancé le Dr Wiki (reference :  dominicanfriars.org)

Dans sa Deuxième annotation des Exercices spirituels, le Saint fait ce point : « Car ce n’est pas l’abondance de la science qui rassasie l’âme et la satisfait : c’est le sentiment et le goût intérieur des vérités qu’elle médite. » [Fleming] Ainsi, quelle portion de notre dépendance à la plus récente nouveauté, au plus récent scandale, aux plus récentes nouvelles qui confirment notre propre opinion est, en effet, en train d’augmenter notre soif de cortisol au lieu de vraiment rassasier notre âme?

Lorsque le Saint discute des Règles de discernement des esprits de la première semaine, il identifie la désolation comme étant remplie de diverses agitations, des ténèbres et du trouble de l’âme, du manque d’espoir. Ces états sont sans doute, pour la plupart d’entre nous, occasionnés par une attention exagérée aux nouvelles diffusées toutes les heures.

Dans les Règles de discernement des esprits de la deuxième semaine, le Saint dit que l’Esprit Saint entre dans notre âme tout doucement comme une goutte d’eau qui pénètre une éponge tandis que le mauvais esprit la touche durement, avec bruit et agitation, comme l’eau qui tombe sur la pierre.  Alors… lequel de ces deux scénarios ressemble le plus à l’effet de se préoccuper des nouvelles?

Dans les Règles de la première semaine, le Saint nous explique comment réagir aux tentations du mauvais esprit. Une des façons dont notre ennemi agit [326] est de nous séduire secrètement. Saint Ignace recommande qu’on confie cette séduction secrète à une personne de confiance; ainsi, une fois les tromperies exposées, le séducteur se retrouve impuissant.

Cela ressemble beaucoup à la recommandation formulée par le Dr Wiki de parler à une personne de confiance de notre dépendance aux nouvelles.

Finalement, Saint Ignace a sa propre version du « bocal de mots grossiers », soit l’Examen quotidien. L’Examen comporte cinq étapes clés qui sont les suivantes:

  1. Reconnaissez la présence du Bon Dieu dans votre vie aujourd’hui.
  2. Revisitez votre journée avec gratitude.
  3. Réfléchissez aux hauts et aux bas de la journée et voyez-les comme des signes d’influence de l’Esprit saint ou du mauvais esprit.
  4. Choisissez un moment de la journée qui célèbre la croissance ou qui vous appelle à grandir davantage et réfléchissez-y.
  5. Faites des résolutions sur la manière dont vous allez vivre demain. Ainsi, si on met nos prières et nos compréhensions dans notre « bocal de mots grossiers », c’est un genre de dédommagement …bien qu’on puisse aussi donner 5 $ à une digne cause!

Bref, dans le cas d’une dépendance aux nouvelles, moins c’est définitivement un plus. Utilisons notre nouvelle prise de conscience pour promouvoir une vraie croissance personnelle et communautaire au lieu de nourrir notre soif de cortisol.

Publié d’abord en anglais sur le blogue Ignation.

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