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Le pouvoir de l’éducation: accompagner les enfants marginalisés grâce aux Nativity Schools

On ne peut qu’être énergisés et consolés après avoir entendu les responsables des Nativity Schools au Canada. Ces écoles — Gonzaga Middle School (Winnipeg) et Mother Teresa Middle School (Regina) — visent à briser le cycle de la pauvreté chez les jeunes économiquement défavorisés grâce à l’application d’un modèle novateur d’éducation ignatienne lors des trois années scolaires avant le secondaire suivi d’un mentorat et d’un soutien continus pendant les études secondaires et postsecondaires.

Nous voyons l’enseignement comme saint Ignace, entre autres en utilisant l’imagination. Nous avons fait un bon travail de pont entre les valeurs des jésuites : être des hommes et des femmes pour les autres, la cura personalis, le magis…  – Curtis Kleisinger

À entendre différents intervenants, Terri Cote et Curtis Kleisinger (Principal et Executive Director à Mother Teresa Middle School), Tom Lussier (Executive Director à Gonzaga Middle School) et quelques commentaires d’élèves on sent que tous, le personnel comme les jeunes, sortent grandis de ces années à se côtoyer.

Gonzaga Middle School

Ces apostolats montrent comment les Préférences apostoliques universelles, surtout celles liées aux jeunes, à la spiritualité et aux marginalisés, peuvent insuffler de l’énergie dans un milieu pour pousser les personnes impliquées à se dépasser pour les autres. Ils montrent aussi comment le travail d’équipe, le dévouement de chaque membre du personnel (souligné à maintes reprises lors des entrevues) peut avoir un grand impact dans une communauté.

Une école pour la vie

Les élèves des Nativity Schools suivent le cursus régulier de leur année, et ce, dans de petites classes. Mais ces écoles offrent plus que des cours, afin de fournir un encadrement optimal aux jeunes. Par exemple, à Gonzaga Middle School :

Nous commençons à 8 heures du matin, avec le petit-déjeuner, et nous avons ensuite un programme de lecture autonome avant les cours. Nous offrons à chaque élève des collations et le dîner. À la fin de la journée scolaire, nous avons un programme d’enrichissement (sport, art, musique) auquel tous les enfants participent jusqu’à 16 h 30, du lundi au jeudi. Ensuite, nous avons un club de devoirs qui termine à 17 h 15. Les enfants prennent le bus pour aller à l’école et en revenir, directement de chez eux. Cela répond donc aux préoccupations des familles en matière de sécurité et encourage leur participation. Notre objectif est d’atteindre un taux de fréquentation de 95 %. Ce programme scolaire intensif est destiné à favoriser leur croissance académique, mais aussi socio-émotionnelle, puisque nous apprenons à connaître les élèves. Et en plus de cela, nous avons un programme d’été.

Andrew, un élève qui a commencé à MTMS l’automne dernier, apprécie beaucoup ces activités :

Ma première année est géniale jusqu’à présent. Nous faisons une tonne de choses. J’ai rencontré des gens formidables. Il est agréable de travailler avec le personnel. C’est un environnement formidable.

Le côté relationnel de ces petites écoles permet aux élèves de créer des liens individuels et des réseaux dans le cadre scolaire, mais aussi dans la communauté. Il permet aussi à la direction d’avoir en main les informations globales concernant de chaque enfant, afin de les accompagner au mieux. Selon M. Kleisinger, « il s’agit fondamentalement d’une intégration des services. »

Les étudiants du MTMS avec le Père Général Adolfo Nicolás, SJ, photo: MTMS

Cette intégration des services perdure aussi après le passage des enfants dans les Nativity Schools, puisque l’accompagnement qu’elles offrent s’étend au-delà de la durée des études. M. Lussier souligne que le soutien aux diplômés est un élément clé de ce type d’école :

Lorsque nous acceptons un élève en sixième année, nous nous engageons pour au moins 11 ans à continuer à travailler avec lui, à le garder à l’école pour de l’aider à obtenir une éducation qui lui permettra essentiellement de briser le cycle de la pauvreté, et de retourner ensuite dans la communauté et de lui rendre service.

Une clientèle marginalisée

Les Nativity Schools sont spécifiquement implantées dans des milieux défavorisés. M. Lussier explique que son école est située à Winnipeg dans l’un des deux codes postaux aux revenus les plus faibles au Canada.

Notre communauté est composée à 70 % d’enfants autochtones, les autres 30 % étant souvent des minorités visibles. Une petite partie seulement sont des enfants pauvres eurodescendants. Tous ces enfants ont subi des traumatismes dans leur famille.

La composition des élèves de MTMS est similaire. Dans ce contexte, le but des écoles dépasse le simple apprentissage académique, souligne M. Lussier :

Notre objectif est de développer des relations profondes pour accompagner les jeunes avec leur famille afin de pouvoir les aider à se développer en tant que personne, à réaliser leur potentiel.

Cela ne se fait pas facilement, selon M. Kleisinger, mais des liens durables se créent néanmoins entre le personnel des écoles et les familles desservies :

Nos familles ne font pas confiance facilement et elles sont sceptiques. Il faut du temps pour établir la confiance. Une de nos grand-mères nous a dit : « le plus important, c’est que tu ne nous as jamais menti, tu n’as jamais promis quelque chose que tu n’as pas été capable de faire ».

photo: Gonzaga Middle School

L’importance de la réciprocité

La réciprocité, autant en termes de partage des traditions que de l’entraide, est au cœur du succès des Nativity Schools. Si le personnel met tout en œuvre pour aider les enfants et la communauté, le contraire est aussi vrai, comme le souligne Mme Cote :

Je sais que si je téléphone aux grands-parents, ils viendront m’aider ou aider un membre de notre personnel. Et nous ferions la même chose.

Son collègue, M. Kleisinger, ajoute que les enfants, de familles pauvres, donnent aussi beaucoup :

Dans les communautés autochtones, la richesse ne se mesure pas à ce que vous avez, mais à votre capacité à donner. Quand les enfants ont quelque chose à partager, ils se considèrent comme riches. Par exemple, comme quelqu’un leur a construit une école, ils ont collecté des fonds pour construire une école en Inde.

Ces liens peuvent soutenir la communauté même dans l’adversité. M. Lussier raconte ainsi comment une tragédie, la mort d’une élève et de sa grand-mère dans un incendie, a néanmoins révélé la grâce de Dieu :

C’était évidemment très, très tragique. Mais ce qui a été très réconfortant, c’est la réaction de la communauté pour soutenir la famille, nos élèves et les amis. Ce fut vraiment une expérience profonde d’amour, de communauté et de la grâce active de Dieu.

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