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Les jésuites et collègues canadiens sont invités à marathon ignatien

Par Fannie Dionne
Œuvre d’art de Daniel LeBlond, SJ. Cliquez pour agrandir

Comment créer un marathon en temps de pandémie, alors que presque tout se passe en mode virtuel? C’est la question auquel Oliver Capko, SJ, coordonnateur du marathon ignatien, a dû faire face avec le comité de l’Année ignatienne des Jésuites du Canada. « Comment faire pour que la conversion et la pauvreté, qui sont en quelque sorte deux thèmes clés, soient très réelles pour les gens et très incarnées ? Comment pouvons-nous créer une expérience ou au moins une méditation qui soit frappante pour les gens là où ils sont ? », s’est entre autres interrogé le comité. Le résultat des réflexions, en lien avec Pèlerins ensemble (l’incarnation des PAU au Canada), fut l’idée d’une oeuvre d’art pèlerine, qui voyagera dans les communautés et les oeuvres jésuites canadiennes de décembre 2021 à juillet 2022.

Capko explique ici en quoi consiste ce marathon autour duquel tous les jésuites et collègues seront invités à se retrouver. Plus bas, l’artiste Daniel LeBlond, SJ, détaille ce qui l’a inspiré dans la création de l’oeuvre pèlerine.

Le résultat des réflexions, en lien avec Pèlerins ensemble (l’incarnation des PAU au Canada), fut l’idée d’une oeuvre d’art pèlerine, qui voyagera dans les communautés et les oeuvres jésuites canadiennes de décembre 2021 à juillet 2022.

Mettre en oeuvre le marathon ignatien

Oliver Capko, SJ

« J’ai contacté Daniel LeBlond, SJ, pour lui donner l’invitation à l’Année ignatienne du P. Sosa, et il s’est beaucoup senti interpellé par l’idée de conversion. Pas nécessairement une conversion comme quelque chose d’extrême, mais plutôt comme un processus de transformation », commence Capko. Et le résultat de cette collaboration est une peinture sur bois entourée de deux bannières comportant en français et en anglais un texte poétique.

La première étape du pèlerin de bois sera Winnipeg. Dans chaque communauté ou oeuvre visitées, les gens seront invités à aller voir l’oeuvre et à réfléchir sur leurs propres expériences de conversion comme communauté et comme personne. « Il faudra dresser les bannières et installer le petit journal qui voyagera avec la peinture. L’idée est que dans une paroisse, une école ou une université, par exemple, on peut inclure l’installation dans une sorte de liturgie ou dans un événement indépendant. Quand un pèlerin se rend à un lieu, toute l’attention n’est pas sur lui, mais sur l’histoire qu’il essaie d’inspirer. Son passage peut être profond, car cela sort de la routine habituelle. Notre but est ainsi d’inspirer une réflexion plus profonde. »

Une expérience commune

Capko a souligné que ce qui relie tous les jésuites, ce sont les Exercices spirituels. Similairement, voir l’oeuvre pèlerine sera une expérience commune de conversion et de Dieu. « Les jésuites sont très bons pour communiquer entre eux et travailler avec cette expérience commune. C’est quelque chose qui nous unit, qui unit nos esprits et nos cœurs. Nous partageons tous la même expérience de Dieu, mais de manière très personnelle et unique et dans des contextes locaux. »

Ainsi, dit le jésuite, son espoir est que les personnes à qui viendra la peinture seront ébranlées et transformées. Capko termine avec un lien sur la situation actuelle. « Peut-être que la pandémie est notre moment de boulet de canon, et l’espoir est de savoir qu’il y a de l’espoir. Nous savons qu’Ignace a traversé son moment de boulet de canon, nous savons que le Christ a traversé sa passion, sa mort et sa résurrection, et que cela mène toujours à l’espoir d’une vie meilleure, une vie mieux vécue et des vies mieux vécues en tant que jésuites au Canada. C’est mon espoir. »

Similairement, voir l’oeuvre pèlerine sera une expérience commune de conversion et de Dieu.

Mots du P. Daniel LeBlond, SJ, créateur de l’oeuvre

Quand les jeunes jésuites m’ont demandé de la créer, j’ai dit oui tout de suite, j’étais content de collaborer avec les plus jeunes.

J’ai pris le temps, premièrement, de choisir le bois, qui m’a inspiré avec sa brisure qui monte presque au tiers de la planche. J’y ai tout de suite vu le boulet de canon, l’événement dans notre vie qui vient complètement casser ce qu’on a. Je l’ai mis dans mon atelier un bon moment, puis j’ai commencé à la travailler. C’est une histoire relationnelle avec la matière.

J’ai mis de l’or dans la brisure, pour bien montrer le cœur de la souffrance. Et au cœur de cette souffrance, il se créer un vide et la grâce de Dieu vient s’engouffrer dans le vide. Saint Ignace a expérimenté cela.

La flamme olympique est un symbole d’espoir; notre flambeau ignatien est notre conversion collective, symbolisée par une oeuvre d’art qui traverse le Canada. Tous les membres des communautés et oeuvres jésuites au Canada et en Haïti auront l’occasion de vivre et de méditer sur les thèmes de la conversion et de la pauvreté incarnées autour d’une saisissante peinture sur bois de Daniel LeBlond, SJ, créée spécialement pour l’Année ignatienne. Cette oeuvre fera le tour de notre Province jusqu’en juillet 2022, un « marathon » s’arrêtant dans différentes villes.

 

Il y a trois têtes, et la dernière est à l’envers, parce que le vieil homme – qui nous empêchait peut-être de nous élancer – se retire.

Et ça fait comme un arbre: l’arbre, c’est la vie. Si vous regardez un arbre grandir, vous pouvez voir toutes les étapes de sa vie, de nouvelles étapes comme chez Ignace. Après le boulet de canon, il est parti, comme un pèlerin. Cette étape-là était un jalon important pour ce qu’il allait devenir; pour lui, pour nous et pour l’humanité.

J’ai toujours pensé que l’art n’est pas fait pour aller dans des musées, mais doit être exposé dans des lieux de vie. L’expérience des gens sera influencée par leur milieu.

Mon espoir c’est de continuer l’incarnation de l’expérience d’Ignace, cette conversion profonde auquel on est appelé pour être au service, cette conversion passe par l’expérience de fragilité du monde et dans nos vies. J’espère que ça vienne toucher l’incarnation des gens, puis de la province, des oeuvres et des communautés. En effet, dans les communautés et dans les oeuvres, il y a le défi de se laisser toucher dans ce qu’on vit… et peut-être ne pas attendre le boulet! Aussi, dans la Province, comme on est dans une nouvelle étape de notre expérience, il y a encore de grandes conversions à faire encore; il y a toujours le Magis.

 

 

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