Par Patricia O’ Reilly
En avril dernier, le père provincial Eric Oland, SJ, nommait Marcelle De Freitas présidente de Loyola High School et directrice de l’apostolat. Marcelle a une longue expérience en éducation. Un peu partout au Canada et à l’échelle internationale, elle a travaillé à tous les paliers de l’éducation (primaire, secondaire et postsecondaire) et elle a développé une compétence particulière en éducation catholique et en gouvernance scolaire. Si Marcelle arrive à peine à Montréal, elle connaît bien la communauté jésuite. Apprendre, elle en est persuadée, c’est l’affaire d’une vie et c’est avec les jésuites qu’elle poursuit son apprentissage. Elle siège au conseil d’administration de Canadian Jesuits International (CJI) et elle est une membre active de leur comité d’éducation.
Marcelle, bienvenue chez les Jésuites du Canada et merci de m’accorder cet entretien.
Pouvez-vous nous parler un peu de votre parcours. D’où vous vient cette passion pour l’éducation?
Je suis tombée amoureuse de l’école le jour où j’ai mis les pieds en maternelle, et je continue de puiser une grande joie dans l’apprentissage et le perfectionnement professionnel. Je me suis engagée profondément pour l’éducation catholique, en particulier comme enseignante et directrice d’école. La pédagogie catholique m’a fait comprendre que le don de la foi est offert à tout le monde. J’ai toujours tenu et je tiens encore à partager cette conception de la foi avec mes élèves et avec mon personnel.
Nos diplômés sortent de Loyola convaincus que Dieu les aime inconditionnellement et préparés à être des « hommes et des femmes pour les autres ».
Qu’est-ce qui vous a poussée à postuler ce poste à Loyola?
Au conseil d’administration de CJI, j’ai été inspirée par le travail incroyable qu’accomplit la Compagnie de Jésus à travers le monde. J’ai toujours adhéré à l’éducation ignatienne. J’ai enseigné dans une école secondaire jésuite et j’ai choisi d’envoyer mon fils dans des établissements jésuites. L’éducation qu’il y a reçue lui a inculqué l’amour de la famille, lui a appris à redonner à la collectivité et l’a aidé à réussir dans sa carrière.
Des jésuites m’ont parlé des « hommes et des femmes pour les autres », et j’ai été fascinée. Je vois d’emblée l’avantage qu’il y a à promouvoir une éducation qui s’inspire de la tradition et de l’histoire des jésuites. Quand on m’a signalé le poste de présidente de Loyola, je me suis tout de suite arrêtée à jongler sérieusement à la façon dont je pourrais aider Loyola à aller de l’avant, bien ancrée dans la mission de la Compagnie et forte de 125 ans d’éducation jésuite florissante à Montréal.
Comment voyez-vous l’intégration des Préférences apostoliques universelles à l’enseignement au secondaire?
À mon avis, la PAU qui propose d’« accompagner les jeunes dans la création d’un avenir porteur d’espérance » est au cœur de l’éducation jésuite à Loyola et devrait être le fondement de toute éducation. Les autres PAU soulignent l’importance des Exercices spirituels, de l’option préférentielle pour les pauvres et de la sauvegarde de notre maison commune : elles sont toutes intégrées à la mission et au programme d’études de Loyola. Nos diplômés sont en mesure de prendre leur place dans un monde en constante évolution. Ils sortent de Loyola convaincus que Dieu les aime inconditionnellement et préparés à être des « hommes et des femmes pour les autres ».
Vous êtes la première femme à présider Loyola. Quels sont les défis que vous entrevoyez en tant que gardienne de la mission jésuite à Loyola?
La transition qu’impose le changement est souvent difficile. La confiance que me témoigne la Compagnie de Jésus en me déléguant cette responsabilité est un honneur que je reçois avec beaucoup d’humilité. Les jésuites ont accueilli la diversité et le changement en discernant l’orientation de Loyola pour l’avenir. J’ai ce qu’il faut, je pense, pour diriger l’école et promouvoir la mission jésuite. Et je compte sur le soutien de la communauté de Loyola.
Les jésuites ont accueilli le changement et la diversité en discernant l’orientation de Loyola pour l’avenir.
Et comment aimez-vous la vie à Montréal?
Mon déménagement à Montréal s’est fait sans problème. Toute jeune déjà, je venais visiter des parents et passer des vacances à Montréal : je connais bien la ville. J’aime la joie de vivre de la culture française et je me promets d’avoir bientôt de bonnes conversations en français. J’aime la marche, la randonnée et le vélo, et j’ai déjà exploré les pistes autour du canal de Lachine.
Enfin, Marcelle, parlez-nous de vos premières semaines à Loyola. Comment faites-vous votre place?
Mes premières semaines à Loyola ont été vécues sous le signe de l’accueil et de la gratitude. Mon premier mot pour la communauté éducative a été « merci ». Je me sens la bienvenue et je me sens soutenue. Je suis inspirée par l’amour et l’engagement pour l’éducation jésuite que manifestent les élèves, le corps enseignant et le personnel. Dans une communauté authentique, tout le monde exerce le leadership et tout le monde est entraîné. Loyola est une communauté authentique.