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Histoires

« Il y a deux ans, lorsque j’étais en visite dans une province jésuite, il y avait des cartes d’identité pour les participants. Certaines portaient le titre « aides », d’autres « jésuites ». J’ai plaisanté et j’ai demandé : « Les jésuites ne sont-ils pas aussi des  »aides » ? »

Cette anecdote a été racontée à Zagreb en Croatie le mois dernier par le Père Général de la Compagnie de Jésus, le P. Arturo Sosa. Comme l’illustre cette demi-blague, son allocution portait sur la collaboration entre les jésuites (et le clergé en général)  avec les laïcs.

« Je veux souligner que la mission donnée par le Seigneur n’est pas une mission qui appartient exclusivement à la Compagnie de Jésus. Le Seigneur nous appelle tous à la même mission, même si nous avons des façons différentes de l’accomplir. C’est pourquoi la Compagnie de Jésus insiste aujourd’hui sur la coopération avec les autres comme une dimension nécessaire de notre conception et de notre pratique de l’apostolat. »

Ce n’était pas la première fois que le Père Général se prononçait sur la collaboration entre membres du clergé et laïcs. Au printemps dernier, lors de sa visite au Canada à l’occasion de la création de la nouvelle province jésuite du Canada, ce thème était au cœur de son discours. « La Compagnie est un corps apostolique né de la collaboration: elle ne fonctionne bien qu’en collaborant avec d’autres, à l’intérieur et à l’extérieur de l’Église dans ce corps apostolique, les laïcs, hommes et femmes, sont compagnons et compagnes dans la mission et forment avec nous le seul et unique corps d’amis dans le Seigneur », avait-il dit.

Le discours du P. Sosa est dans la même veine que celui du pape François sur le péché du cléricalisme. Cette attitude où les hommes ordonnés se sentent supérieurs aux laïcs a entre autres engendré la crise des abus dans le clergé.

« Le contraire de cette vision est ce que le pape François a appelé à maintes reprises le péché du “cléricalisme”, l’attitude qui croit que seule une élite d’hommes ordonnés est la vraie Église, qu’ils ont toutes les réponses, tout le pouvoir et l’autorité, sans avoir à écouter, à apprendre, à être responsables. C’est le cléricalisme qui a créé la crise des abus dans l’Église, et le seul moyen de guérir l’Église est de surmonter le cléricalisme », avait-il ajouté.

« Je voudrais également souligner que les prêtres et les clercs ne sont pas les seuls à pouvoir avoir une mentalité cléricale. Parfois, les laïcs peuvent être plus clercs que les prêtres. Par exemple, ceux qui se méfient de la direction des laïcs dans les ministères, et qui ne veulent que des jésuites à la tête, pourraient être coupables d’un certain type de cléricalisme. »

De concert avec le pape donc, le Père Général comprend le scepticisme de plusieurs laïcs face à l’Église, et il appelle à une meilleure collaboration, plus égalitaire, afin d’avancer sur le chemin de la réconciliation.

Pour en revenir à l’anecdote du début, il est vrai que séparer jésuites et aides laïcs fait peu de sens, si on regarde ces mots du pape: « Les laïcs sont simplement l’immense majorité du peuple de Dieu. À leur service, il y a une minorité : les ministres ordonnés. »

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