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Histoires

Le 26 février dernier, le Bureau de presse du Vatican a publié le message de carême du pape François. Portant l’empreinte de l’encyclique Laudato si, ce message invite les catholiques à une conversion écologique et à un rapport plus harmonieux avec la création. C’est aussi un intéressant préambule au Synode sur l’Amazonie qui débutera ses travaux en automne prochain et qui entend placer le sort de la planète et des peuples autochtones au centre de ses réflexions.

Les catholiques célèbrent aujourd’hui le Mercredi des cendres, entrant du même souffle dans le cycle liturgique du carême et de la montée vers Pâques. Cycle liturgique mais aussi cycle biologique: le rameau vert et vivifiant de l’an dernier est devenu cendre; l’hiver tire à sa fin, l’herbe reverdira sous peu, tandis que les érables commencent à couler dans les chaudières des acériculteurs . C’est en goûtant les prémices du printemps que nous commémorerons la mort et la résurrection de Jésus Christ, ce Verbe incarné et Dieu de vie plus fort que la mort.

Le message de carême du pape François fait adroitement la jonction entre foi chrétienne et souci environnemental. Dénonçant le consumérisme, la culture du déchet et l’économie qui tue qui sont le propres de cette mondialisation de l’indifférence qu’il a si souvent fustigée, le pape insiste sur l’appel chrétien à la rédemption, de même que sur la célébration de la vie qui se cristallise dans le mystère pascal. Il invite donc les catholiques à donner une signification religieuse et écologique à ce carême.

« Lorsque nous ne vivons pas en tant que fils de Dieu, note François, nous mettons souvent en acte des comportements destructeurs envers le prochain et les autres créatures, mais également envers nous-mêmes, en considérant plus ou moins consciemment que nous pouvons les utiliser selon notre bon plaisir. L’intempérance prend alors le dessus et nous conduit à un style de vie qui viole les limites que notre condition humaine et la nature nous demandent de respecter. Nous suivons alors des désirs incontrôlés que le Livre de la Sagesse attribue aux impies, c’est-à-dire à ceux qui n’ont pas Dieu comme référence dans leur agir, et sont dépourvus d’espérance pour l’avenir (cf. 2,1-11). Si nous ne tendons pas continuellement vers la Pâque, vers l’horizon de la Résurrection, il devient clair que la logique du  »tout et tout de suite », du  »posséder toujours davantage » finit par s’imposer. »

« Quand on abandonne la loi de Dieu, la loi de l’amour, c’est la loi du plus fort sur le plus faible qui finit par s’imposer. Le péché qui habite dans le cœur de l’homme Mc 7, 20-23) – et se manifeste sous les traits de l’avidité, du désir véhément pour le bien-être excessif, du désintérêt pour le bien d’autrui, et même souvent pour le bien propre – conduit à l’exploitation de la création, des personnes et de l’environnement, sous la motion de cette cupidité insatiable qui considère tout désir comme un droit, et qui tôt ou tard, finira par détruire même celui qui se laisse dominer par elle », ajoute-t-il.

Les catholiques sont également invités à donner un signification religieuse et écologiste aux jeûnes, moments de prière, solennités liturgiques et élans de solidarité qui jalonneront ce carême: « Jeûner, c’est-à-dire apprendre à changer d’attitude à l’égard des autres et des créatures : de la tentation de tout “dévorer” pour assouvir notre cupidité, à la capacité de souffrir par amour, laquelle est capable de combler le vide de notre cœur. Prier afin de savoir renoncer à l’idolâtrie et à l’autosuffisance de notre moi, et reconnaître qu’on a besoin du Seigneur et de sa miséricorde. Pratiquer l’aumône pour se libérer de la sottise de vivre en accumulant toute chose pour soi dans l’illusion de s’assurer un avenir qui ne nous appartient pas. Il s’agit ainsi de retrouver la joie du dessein de Dieu sur la création et sur notre cœur, celui de L’aimer, d’aimer nos frères et le monde entier, et de trouver dans cet amour le vrai bonheur », affirme François.

On trouve-là quelques échos des interpellations de la 35e congrégation générale de la Compagnie de Jésus invitant les chrétiens et toute l’humanité à se réconcilier avec Dieu, leurs semblables et la création. Cet appel à la conversion écologique et ce souci pour la sauvegarde de notre maison commune occupent une place de choix dans les préférences apostoliques universelles de la Compagnie de Jésus publiées le 16 février dernier.

Quelques ressources jésuites pour faire de ce carême une occasion de conversion écologique 

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