Le frère Bertrand GIRARD est décédé à l‘infirmerie de Richelieu le 26 octobre 2018, à l‘âge de 97 ans et après 76 ans de vie religieuse. Il était né à Saint-Gervais de Bellechasse, le 5 février 1921, dans une famille d‘agriculteurs. Inspiré probablement par l‘exemple de son frère Laval, de quelques années plus âgé que Bertrand, qui était entré au noviciat de la Compagnie en 1939, il demanda à être admis comme frère en 1941. Après six mois de postulat, il commença son noviciat le 20 juin 1942, veille de la fête de saint Louis de Gonzague, et il prononça ses premiers vœux, deux ans plus tard.
Le frère Bertrand a eu, très tôt dans sa vie religieuse, le désir d‘être missionnaire. Dans une lettre, écrite au Provincial en décembre 1949, il exprimait très simplement ce qui l‘animait intérieurement : « Je crois bien faire devant Dieu en m‘offrant, pour n‘importe quel pays qu‘il vous plaira de m‘envoyer comme missionnaire, de préférence en Inde, parce que saint Jean de Britto est pour beaucoup dans ma vocation. Le Saint Esprit me promet une joie plus grande avec ces gens, moins fortunés que nous dans la foi, et un grand désir me fait vivre dès à présent, de pensée et de cœur avec eux ». Patient et obéissant, il attendit jusqu‘en 1972 d‘être envoyé, non pas dans un pays lointain, mais auprès des amérindiens de la mission Saint-Régis, située à la fois au Québec, en Ontario et aux États-Unis.
Durant les 40 années qui ont précédé son envoi en mission, le frère Bertrand s‘est rendu disponible pour toutes les tâches que ses supérieurs ont jugé bon de lui confier. Il demeura au noviciat de Montréal jusqu‘en 1950 en exerçant les métiers de jardinier et de menuisier. Sans quitter la région de Montréal, il fut ensuite appliqué à des tâches diverses dans plusieurs communautés, jusqu‘à ce qu‘on lui confie la cuisine, qui allait être son activité principale durant une quinzaine d‘années : au Collège Saint-Ignace, de 1956 à 1964; à la maison de Saint-Jérôme et à la ferme qui lui était rattachée, de 1964 à 1972.
À son arrivée à Saint-Régis, où il venait seconder le frère Eustache Savard, les enfants de la mission le nommaient « the new brother ». Très tôt, il se sentit accepter par tous. On appréciait son sourire, son esprit religieux, son humeur toujours égale et sa disponibilité. Il s‘occupait à la fois de la cuisine, du ménage, de l‘entretien de l‘église et de bien d‘autres choses qui lui étaient demandées. Dans l‘hommage qu‘on lui a rendu, en 1998, à l‘occasion des 25 ans qu‘il avait passés à Saint-Regis, on avait tenu à souligner qu‘il aimait le peuple Mohawk et que cette affection était réciproque.
Il laisse dans le deuil deux sœurs : Jeanne (veuve de Gratien Deschênes), Camille (veuve d‘Hervé Lizotte) et un frère : Antonin Yves, moine cistercien à l‘abbaye Val Notre-Dame, ainsi que plusieurs neveux et nièces. Le corps sera exposé à la chapelle de la Résidence Notre-Dame de Richelieu, le samedi, 3 novembre, avant les funérailles qui seront célébrée à 14h.