In Memoriam
Gilles Morissette (1939 – 2019)
12 mai 2019
Gilles Morissette est décédé dans la soirée du 12 mai, à linfirmerie de Richelieu. Il avait des problèmes de santé depuis de nombreuses années. En janvier 2017, il était venu vivre à Richelieu parce que son état physique sétait détérioré et quil exigeait de recevoir quotidiennement des soins.
Gilles est né à Cap Santé, dans le comté de Portneuf (Québec), le 18 février 1939. Après avoir fait ses études secondaires et collégiales au Collège des Jésuites de Québec, suivies dune année détudes en sciences sociales à lUniversité Laval, il entra au noviciat, à Saint-Jérôme, le 14 août 1962. Il avait été précédé dans la Compagnie par deux de ses frères, Bernard et Martin. Bernard exerça son ministère apostolique au Brésil, mais il finit ses jours à Richelieu en 2009. Martin quitta la Compagnie, après létape des premières études, en 1963.
Le noviciat terminé, Gilles étudia, deux ans, la philosophie au Collège de limmaculée Conception, à Montréal et fit ensuite deux ans de régence au Collège du Sacré-Cur de Sudbury. Il commença létape de la théologie, en 1967 aux Facultés de la Compagnie, à Montréal, puis il la poursuivit à lUniversité de Montréal ; il compléta sa formation théologique en étudiant privément sous la direction du Père François Bourassa. Il fut ordonné prêtre à Montréal, avec sept autres confrères, le 16 mai 1970.
Gilles avait exprimé, avant même dêtre prêtre, le désir qui lhabitait daller en mission. Dans la lettre quil avait écrite à son provincial, en 1966, il avait dit clairement ce qui lhabitait : « Lapostolat auprès des néo-païens, quont recommandé les 28e et 29e Congrégations générales et que Jean XXIII avait tant à cur, mintéresse beaucoup. Je sais quau Québec même, ce sera un ministère fort accessible dici quelques années : le nombre de catholiques pratiquants diminue et je pourrais aspirer à me dévouer ici même, mais ça apparaîtrait pour moi une concession à lembourgeoisement. Le passage dans un milieu étranger force au dépouillement de tout laccessoire dont une civilisation donnée est porteuse En pensant Mission, jai toujours eu devant mes yeux lAfrique noire : jai toujours été fasciné par ce monde proche de la vie, riche dune tradition millénaire ce monde qui vibre à tout ce qui vit. » Gilles na pas pu réaliser ce désir, quil a tenu, pourtant, à exprimer une autre fois, à un provincial, au cours des années 70. Mais le projet dêtre missionnaire autrement, il la concrétisé ici avec des travailleurs ordinaires dans les divers endroits où il sest engagé durant près de 15 ans, de 1971 à 1988, en occupant des emplois très modestes. Cest dans ce milieu de travail quil sest senti plus proche de Dieu et quil a expérimenté ce quil avait souhaité être en recevant lordination sacerdotale : linstrument de Dieu. En étant près des gens simples, il souhaitait qu « ils puissent saisir que ce Dieu est incarné et quil parle dans la vie de chacun ».
Avant dexercer la fonction de maître des novices, à partir de 1989, il avait été supérieur de petites communautés. Il avait accepté aussi dêtre le supérieur de la communauté de la Maison Bellarmin, en 1983, « pour favoriser limplantation et le développement harmonieux du Centre justice et foi », comme il lavait exprimé lui-même au provincial qui lavait sollicité pour remplir cette mission. Il fut, en quelque sorte un père maître itinérant : au cours des neuf ans où il fut responsable de la formation des novices, il vécut avec eux en trois lieux différents, à Montréal : au 1308, rue Sherbrooke Est, à la paroisse de limmaculée-Conception et à la Villa Saint-Martin. À partir de 1998, il demeura quelques années à Montréal avant de se retrouver à Québec, en particulier à la Maison de la rue Dauphine, de 2003 jusquà 2017. Il vivra avec des problèmes de santé (diabète, et cancer de la prostate), qui mineront progressivement ses forces physiques. Il consacra une bonne partie de son temps à accompagner spirituellement des personnes « qui ont été mises sur sa route » et à donner les Exercices ignatiens.
Gilles sexprimait davantage par lécrit que par la parole. Tout au long de sa vie dans la Compagnie, il sest livré avec une grande ouverture à ses supérieurs en leur écrivant ce quil vivait et pensait. À loccasion de son jubilé de vie religieuse, en 2012, le Père Général, dans sa lettre de félicitations, lui adressait ces mots : « Vous vous êtes très intéressé à la spiritualité ignatienne, vous avez cultivé cet intérêt tout au long de vos années dans la Compagnie ; et, dans la manière de vivre et de travailler des premiers compagnons de saint Ignace, vous y avez puisé un modèle et une inspiration pour votre vie apostolique ».
Lui survivent ses frères Martin et Hermann, ses surs Louise, Odile (Léandre Cloutier), Céline, Denise (religieuse du Bon-Pasteur de Québec) et des neveux et nièces.
Le corps sera exposé à la chapelle de la Résidence Notre-Dame, à Richelieu, le samedi, 18 mai, avant les funérailles qui seront célébrées à 14h. Leucharistie sera présidée par Marc Rizzetto, qui prononcera aussi l’homélie.